… dans une interview à Die Welt.
La politique menée par Moscou entraîne des difficultés pour nombre de pays dans le voisinage de l'Union européenne, estime la chancelière allemande Angela Merkel dans une interview à paraître dimanche dans la presse allemande.
"Avec la Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine, nous avons trois pays de notre voisinage oriental qui ont signé de manière souveraine un accord d'association avec l'Union européenne. La Russie cause des difficultés à ces trois pays", a déclaré Mme Merkel au quotidien conservateur Die Welt, selon des extraits de cet entretien diffusés à l'avance.
"Nous voyons en outre que la Russie essaie de maintenir sous sa dépendance économique et politique certains pays dans l'ouest des Balkans", a ajouté la chancelière allemande.
Mme Merkel était également interrogée sur les critiques que lui ont adressées trois anciens chanceliers, le conservateur Helmut Kohl et les sociaux-démocrates Helmut Schmidt et Gerhard Schröder, partisans d'une ligne plus souple vis-à-vis de Moscou.
"Je suis convaincu que la réponse européenne commune aux actes de la Russie est bonne", a-t-elle répliqué. "Le fait que la Russie ait violé le mémorandum de Budapest de 1994 sur l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine ne doit pas rester sans suite", a ajouté la chancelière.
Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a tenu un discours virulent, accusant l'Occident de vouloir "freiner" l'essor de la Russie et de toujours chercher à la tirer vers le bas lorsqu'elle devient "trop forte, indépendante", sur fond de crise persistante autour de l'Ukraine.
Les réformes en France et en Italie "insuffisantes"
Les réformes engagées en France et en Italie sont insuffisantes, juge la chancelière allemande, une semaine après le répit accordé par Bruxelles aux deux pays pour améliorer leurs finances.
La Commission européenne "a établi un calendrier selon lequel la France et l'Italie devront présenter des mesures supplémentaires. C'est justifié car les deux pays se trouvent effectivement dans un processus de réformes", a déclaré Mme Merkel au quotidien conservateur Die Welt, selon des extraits diffusés à l'avance.
"Mais la Commission a aussi dit de façon claire que ce qui est jusqu'à présent sur la table n'est pas encore suffisant. Ce avec quoi je suis d'accord", a ajouté la chancelière conservatrice.
Cet entretien est publié deux jours avant la réélection attendue de Mme Merkel à la tête de son parti CDU, dont les militants sont extrêmement sensibles au discours de rigueur de celle qui dirige depuis neuf ans la première économie européenne.
Il y a une semaine, la Commission européenne a accordé un dernier répit à Paris et à Rome, en renvoyant au printemps son verdict sur leurs budgets 2015 mais en exigeant plus d'efforts pour améliorer leurs finances publiques, sous peine de sanctions.
La France et l'Italie ont un déficit ou une dette qui ne respecte pas les limites fixées et leurs projets de budget 2015 présentent donc "un risque de non-conformité" avec les règles européennes, avait souligné Bruxelles. Cela les expose à terme à des sanctions financières, un scénario encore inédit.
Irritée par les déficits publics français trop élevés, l'Allemagne a multiplié les coups de griffe contre Paris ces dernières semaines, signe de vives tensions franco-allemandes sur fond de discussions sur le budget français et de différends sur la politique économique. Berlin a pris garde de ne pas apparaître publiquement dans le débat jusqu'à présent.
En dépit de plusieurs initiatives et rencontres ministérielles franco-allemandes, les lignes de fractures ne semblent pas avoir beaucoup bougé entre les deux capitales, Paris réclamant un soutien franc de son partenaire allemand à la croissance, et Berlin insistant sur les réformes et le sérieux budgétaire.