25-11-2024 01:16 AM Jerusalem Timing

Bahrein: les autorités étouffent le dialogue et embrase la population

Bahrein: les autorités étouffent le dialogue et embrase la population

Le Wefaq n’a pas exclu de boycotter le dialogue après les condamnations à perpétuité contre les dirigeants de l’opposition.

Les condamnations à perpétuité, de mercredi, à l’encontre des dirigeants de l’opposition ont attisé les tensions à Bahrein, au moment où un dialogue politique est censé reprendre en juillet avec l'opposition, sous l'égide du roi Issa ben Hamad el Khalifa.
 

Après le verdict, plusieurs manifestations ont été dispersées par les forces de l'ordre.

En réaction, le Wefaq écrit, dans un communiqué publié jeudi, que le verdict, a constitué "un choc, d'autant qu'il va à l'encontre de l'appel au dialogue national", prévu juillet pour relancer le processus de réformes politiques dans le pays, écrit le Wefaq.

Ces lourdes peines sont de nature à "accentuer la crise politique" dans le pays, a ajouté le Wefaq, avertissant que cette crise risque de "se pérenniser en l'absence d'un règlement politique rapide, sérieux et efficace".

Mercredi, le principal groupe d’opposition, n'a pas exclu de boycotter le dialogue.

"Ces condamnations ne contribuent pas à une atmosphère de dialogue (...) Les condamnés représentent une partie importante de notre mouvement. Comment peut-il y avoir un dialogue s'ils sont en prison?", s’est interrogé le porte-parole du parti, Khalil al Marzouq.


Cependant pour l'Autorité des affaires de l'Information, une instance gouvernementale, écrit ce verdict "envoie le message que l'ordre sera préservé".
 
Ce verdict "rassure la majorité de la population de Bahreïn que leur sécurité ne sera plus compromise par la violence ou les tentatives de renverser le régime", a ajouté l'Autorité.


Les autorités bahreïnies ont condamné mercredi à la prison à perpétuité huit dirigeants politiques, accusés de complot en vue de renverser le gouvernement. Outre les huit opposants condamnés à la perpétuité, 13 autres ont écopé de peines allant de deux à 15 ans de prison.


Après le verdict, les accusés ont, selon des témoins, levé le poing et promis de continuer à réclamer des réformes "de manière pacifique".


Au total, quelque 400 personnes ont été traduites en justice pour leur rôle dans les manifestations, a affirmé le Wefak au début du mois, et certaines ont été exécutées.


Les autorités juge depuis des semaines de nombreux activistes et autres personnes pour leur participation à la contestation. Des journalistes sont accusés de diffusion de fausses nouvelles et des médecins et infirmiers pour soutien actif aux manifestants.


Amnesty International a qualifié d'"injuste" le verdict, estimant dans un communiqué que certains accusés "seraient des prisonniers d'opinion" et que d'autres "auraient été torturés ou maltraités". Elle a appelé à "mettre fin à ces procès iniques militaires".
 
De leur côté, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme et l'Organisation Mondiale Contre la Torture ont dans un communiqué exprimé leur "préoccupation" devant ce verdict, et appelé à "la libération immédiate et inconditionnelle des détenus".