25-11-2024 09:51 PM Jerusalem Timing

Taïwan: Pékin veut une solution avant "longtemps" et n’exclut pas la force

Taïwan: Pékin veut une solution avant

Le parti taïwanais au pouvoir, favorable au rapprochement avec Pékin a subi une déroute électorale

La Chine ne "laissera pas le problème de Taïwan irrésolu trop longtemps" et "ne renoncera pas" à utiliser la force, a affirmé un général chinois peu après une déroute électorale du parti taïwanais au pouvoir, favorable au rapprochement avec Pékin.

"La question taïwanaise ne restera pas longtemps sans solution", a assuré le général Liu Jingsong, selon des propos rapportés tard samedi par le journal d'Etat Global Times sur son site en chinois.

"Nous ne renoncerons absolument pas à l'usage de la force, et pour ce qui est du recours légitime à des moyens militaires quand c'est nécessaire, cela reste une option", a développé le général Liu, par ailleurs ancien chef de l'influent Institut chinois des sciences militaires.

"Cette situation embarrassante ne peut pas se poursuivre", a-t-il insisté.

Ces propos interviennent moins d'une semaine après une déroute du Kuomintang (KMT) au pouvoir à Taïwan, dans des élections locales organisées le week-end dernier dans l'île, de facto indépendante de la Chine depuis 1949.

Le parti du président taïwanais Ma Ying-jeou n'a recueilli que 40,7% des voix contre 47,5% à la formation de l'opposition, le Parti démocratique progressiste (DPP), traditionnellement très sceptique par rapport à Pékin.

A l'inverse, depuis l'arrivée au pouvoir de Ma en 2008, réélu en 2012, le KMT a encouragé un dégel des tensions et des échanges accrus entre les deux rives du détroit de Formose. Pékin et Taipei ont noué en février un dialogue historique de leurs gouvernements, pour la première fois depuis six décennies.

La défaite du KMT laisse donc craindre, pour les observateurs, une remise en question du réchauffement des relations sino-taïwanaises.

Semblant commenter de façon détournée ces récents développements politiques, le général Liu a estimé dans les colonnes du Global Times que la Chine "ne devait pas avoir peur des turbulences".

Selon lui, "peu importe qui a le pouvoir politique à Taïwan, il n'y a qu'un chemin possible (pour l'île): œuvrer au développement de relations pacifiques (avec la Chine), et finalement concrétiser la réunification".

Pékin, qui considère Taïwan comme lui appartenant, surveillait de près le scrutin du week-end dernier, et a rapidement appelé à la "poursuite des efforts pour établir des relations pacifiques".

Une bonne partie de l'opinion publique taïwanaise s'inquiète de plus en plus de l'influence continentale grandissante sur l'île. Un projet d'accord de libre-échange avec la Chine avait provoqué d'importantes manifestations en mars dernier et une occupation du Parlement de Taipei.