06-11-2024 07:42 AM Jerusalem Timing

Eizenkot, l’homme qui "se met dans la peau de Nasrallah"!!

Eizenkot, l’homme qui

Serait-il l’homme qui déclenchera la bataille contre le Hezbollah.

Le successeur de Benny Gantz à la tête de l'état-major de l'armée israélienne, le général Eizenkot qui disait en 2009 voir à travers " tous les libanais un Nasrallah", pour justifier sa doctrine de "rasage totale de 160 villages chiites du sud du Liban sans se soucier des pertes civiles" a rédigé son mémoire de maitrise consacrée au secrétaire général du Hezbollah !

Le titre de cette thèse est ceci " Entrer dans l'esprit de l'ennemi"!!
Gadi Eizenkot s'est livré dans sa thèse à l'étude de la personnalité de Hassan Nasrallah, de ses discours, de sa pensée et de son comportement!

Yediot Aharonot estime que le choix de Netanyahu est parfaitement fondé dans la mesure où " Eizenkot est un spécialiste du Liban et du Hezbollah".   

Mais quel est le contenu de ce mémoire ?
"Eizenkot affirme que le Hezbollah constitue une grande menace pour Israël”. La thèse commence d'ailleurs à faire le tour des bases militaires israéliennes où tous les officiers sont invités à "l'étudier avec concentration que mérite un tel sujet”.
 " Eizenkot diffère de ses successeurs. Lui, c'est un spécialiste du Hezbollah et de son secrétaire général. C’est un militaire qui a déjà servi dans la brigade spéciale Golani déployée dans les fermes de Chébaa avant de devenir le commandant en chef du front nord (front qui oppose Israël au Hezbollah).

Cet homme comprend parfaitement le danger que fait encourir le Hezbollah à Israël.
Mais Eizenkot n'est pas le seul officier de haut rang israélien à avoir fait du Hezbollah sa spécialité. Le chef d'état-major adjoint, Yaer Golan limogé récemment de son poste de commandant du front nord en est un aussi tout comme son successeur Aviv Koutchavi, ou encore l'actuel chef du renseignement de l'armée sioniste.

Yediot Aharonot revient d'ailleurs  sur la situation sur le front nord et écrit : «  le front nord n'est pas une zone dont l'importance puisse être prise à la légère. On ne peut pas jouer avec les incertitudes et se fonder sur l'opacité quand il s'agit du front nord. Eizenkot relève d'ailleurs ce point et souligne qu'il s'agit d'un front où on attend à chaque instant le pire et un renversement total de la situation. Le front nord selon Eizenkot, est une région où l'armée a l'habitude d'entendre les sirènes retentir tout le temps et où  on est habitué au danger ».
 

Toujours citant Eizenkot, le journal écrit : " quand nous voyons deux bergers libanais apparaitre ensemble de l'autre côté des frontières, nous les prenons pour des garde-frontières du Hezbollah. Mais quand leur nombre passe à quatre, nous nous préparons déjà à faire face à un assaut. Les deux bombes téléguidées du Hezbollah qui ont fait sauter nos deux patrouilles militaires ces derniers temps pourraient être le signe d'une contagion. Nos frontières du nord pourront être bourrées de ces bombes à moins que le contraire soit prouvé".

Dans son mémoire  Eizenkot fait l'éloge des capacités du renseignement israéliens sans toutefois cacher sa crainte, à savoir si  «ce mur sécuritaire fait grâce à la technologie de pointe et au prix des dizaines de milliers de dollars est capable oui ou non de barrer la route au Hezbollah ».
« En dépit des moyens très avancés dont dispose le renseignement de l’armée, nous ne pouvons que bloquer relativement l'action du Hezb. Ses agents apparaissent régulièrement sur les lignes frontalières », répond-il.
Aharonot ajoute : Eizenkot sait parfaitement que le triangle de l'armée à savoir la puissance de feu à distance/force terrestre/renseignement  ne fonctionne plus comme par le passé et que le débarquement des forces terrestres dans la zone ennemie ne fait plus partie des tactiques de guerre d'Israël.  

« Sans un contingent terrestre puissant, on ne peut vaincre le Hezbollah et tourner l'issue de la guerre à l'avantage d'Israël. Pour lui ce n'est pas seulement le manque de foi des soldats israéliens qui les affaiblissent sur le terrain des combats. Il y a aussi cette extrême sensibilité de l'opinion israélienne au bilan des pertes et des blessés. Eizenkot a presque été présent dans tous les combats opposant Israël au Hezbollah. C’est un militaire qui veut se mettre sans cesse à la place de Nasrallah pour pouvoir lire et déchiffrer sa pensée », écrit le journal israélien.

Al Akhbar qui évoque cet article de Yediot Aharonot  s'interroge sur les plans d'Eizenkot : le nouveau chef d'état-major d'Israël sera-t-il l'homme à déclencher la troisième guerre contre le Hezbollah.

Il répond : " à la première vue, cet spécialiste du Hezbollah, dépositaire de larges connaissances sur la Résistance et ses capacités pourrait s'avérer être l'homme par qui commencerait la bataille finale. Mais à y regarder de plus près, Eizenkot devrait faire preuve de plus de prudence car ce militaire sait à quel ennemi il a à faire et quels seraient les dégâts qu'Israël subirait en cas de confrontation avec le Hezbollah "

Source : Al-Akhbar ; Traduit par Irib