... Nosra contre Daesh, Jaïch al-Islam contre Ansar...
La situation ne cesse de se déchirer en Syrie créant des foyers de tension et de désaccords fratricides au sein des milices en action .
A Idleb, à Deir Ezzor, dans la Ghouta orientale, ou ailleurs, cela devient courant de voir les frères d'armes d'hier se retourner les uns contre les autres du jour au lendemain et se glisser le plus facilement dans un combat sanguinaire impitoyable.
C'est le cas dernièrement dans le gouvernorat d’Idleb, où la relation entre les deux alliés front al-Nosra et Ahrar al-Cham est au plus bas, et ce malgré leurs affinités idéologiques proches du « salafisme jihadiste » dirigé par Al-Qaïda.
Leur différend est dû au refus des Ahrar de prendre position dans le conflit qui a opposé le Nosra à la milice soutenue par les Etats-Unis, le Front des révolutionnaires de la Syrie (FRS). Celle-ci qui est dirigée par l’officier déserteur Jamal Maarouf a été délogée du gouvernorat et son chef et ses hommes se trouvent à l’heure actuelle en Turquie.
Selon al-Hadath News, le désaccord est sorti en public lors de la rencontre qui a réuni les dirigeants des deux milices dans la localité de Telmens à l’est de Maaret Noemane. Elle visait à s’entendre sur un plan d’action pour prendre le contrôle de deux bases militaires stratégiques de l’armée syrienne à Wadi Deif et Hamidiyyeh, et anticiper les opérations que cette dernière entreprenait en direction de Khan Cheikhoune pour y briser le blocus qui lui est imposé.
Les dirigeants des deux milices se sont disputés entre eux, puis se sont séparés lorsque le Nosra a décidé de ne plus participer à la bataille. Le lendemain, des accrochages ont éclaté entre eux à Telmens, pour la première fois, directement après que le Nosra a enlevé un dirigeant des Ahrar, Abou Khaled al-Ansari et refusé de le relâcher.
Le Nosra s’est par la suite retiré de la localité, sommant les Ahrar de la quitter et de recourir à l’arbitrage des Tribunaux religieux, faute de quoi il l’attaquerait. Un grand nombre de miliciens Ahrar s’y sont vite déployés, surtout après l’assassinat de l’un de leur responsable, Ismaïl as-Sabii dans la ville de Maaret-Noemane.
Jaïch al-Islam contre Ansar
Mêmes scènes de démêlés intestins dans la Ghouta orientale, où la guerre d'élimination se poursuit entre les milices.
Quatre responsables de la milice "Ansar" ont été abattus dans la ville de Mesraba en se dirigeant vers Harasta, et comme de coutume c'est sur le chef de la milice pro saoudienne Jaïch al-Islam, Zahrane Allouche qui est le premier suspecté. Il a liquidé une bonne partie des chefs de milices qui se trouvaeint à ses côtés dans la coalition du Front Islamique qu'il commande aussi.
Allouche capitule
Toujours dans la Ghouta, il est question que Allouche est en train de prôner une solution politique avec les autorités syriennes aussi bien dans la Ghouta orientale où se trouve son fief que dans toute la Syrie afin de mieux se consacrer à la lutte contre Daesh.
C’est ce qu’a révélé le journal syrien proche du pouvoir al-Watan , citant les sites de coordination de l’opposition dans cette région.
« Finalement Zahrane l’a affiché en public après que ses négociations avec le régime se faisant clandestinement », rapporte l’une d’entre elle citant un responsable dans la Ghouta, Abou Ouday, qui assure que cette position de Allouche a été déclarée ouvertement lors d’une rencontre de chefs de groupuscules et de personnalités.
L’information a soulevé un tollé au sein des miliciens de cette région. Alors que Allouche n’a pas réagi ni pour démentir, ni pour confirmer.
Daesh contre Jaïch al-Islam
Cette information intervient au moment où les sites pro Daesh (Etat Islamique-EI) ont diffusé sur leurs comptes des photographies montrant leurs miliciens se préparer pour lancer une attaque contre une région stratégique dans la Ghouta orientale contrôlée par Jaïch al-Islam.
Celle-ci s’appelle Bir-alKassab, et constitue un passage incontournable de la Ghouta vers le gouvernorat de Deraa.
Exécuté par Nosra car pro Daesh
Autre signe des conflits intestins, également dans la Ghouta orientale : le front al-Nosra a exécuté un de ses chefs pour trahison, car il défendu Daesh et refusé de le combattre. Connu sous le pseudonyme Abou Khattab al-Iraki, son exécution dans la localité de Aarbine a suscité un tollé de réactions sur les comptes Twitter, d’autant qu’il faisait partie des premiers miliciens qui ont fait part aux batailles dans cette région.
Daesh accuse l’ASL
A Deir Ezzor aussi la relation est au plus mal entre Daesh et la milice de l’Armée syrienne libre (ASL).
Sur fond du grand revers subi par la milice takfiriste dans son assaut contre l’aéroport militaire qui fait toujours parler de lui.
Sur les comptes Twitter de Daesh, ce dernier l’impute à l’ASL, assurant «qu’elle a poignardé les moudjahidines dans le dos et a soutenu la coalition internationale en lui fournissant les datas nécessaires » pour faciliter le bombardement de ses positions.
Sachant que c’est l’armée syrienne et plus précisément son aviation et non les forces de coalition qui ont avortée l’attaque en question, tuant des dizaines de miliciens takfiristes.
Selon al-Hadath News, des accrochages ont toujours lieu autour de l’aéroport, mais ils ont nettement baissé d’intensité.
Une gifle aux apostats
Justement et à propos de Daesh, une vidéo insolite a circulé sur la toile exposant les nouveaux procédés de torture qu’il exerce à l’encontre des miliciens du Nosra faits prisonniers. Ils ont sommés de se gifler tout en répétant que le front al-Nosra est apostat !
L’émir du sud
Le front al-Nosra a publié une photographie illustrant l’homme qu’il appelle « l’émir du sud », en allusion à son chef dans la région du sud syrien, c’est-à-dire dans les gouvernorats de Quneitra et du Golan, dont la majeure partie est occupée par l’entité sioniste.
Connu également sous le pseudonyme Abou Jolibeb, il a été photographié en train de piéger des véhicules dans la ville de Cheikh Miskine, où l’armée syrienne livre bataille pour la restituer.