La visite du président russe Vladimir Poutine en Inde devrait marquer un tournant dans les relations entre les deux pays.
Vladimir Poutine arrive mercredi pour une visite de deux jours à New Delhi qui doit être marquée par la signature d'accords dans le nucléaire et le gaz naturel.
C'est la première fois que le président russe se rend en Inde depuis l'accession au pouvoir en mai de Narenda Modi.
Les deux chefs d'Etat ont prévu de signer 15 accords, dont les principaux concernent les technologies, l’énergie et les finances. Notamment, transférer en Inde la fabrication des équipements pour des services de navigation par satellite. Ce projet fait suite à l’initiative "Fabriquez en Inde" du Premier ministre Narendra Modi.
Un tournant dans les relations
La visite de Poutine en Inde devrait marquer un tournant dans les relations entre les deux pays, définies comme un "partenariat stratégique privilégié", écrit mercredi le quotidien Kommersant.
Le changement de pouvoir en Inde et l'adoption de sanctions occidentales contre la Russie sont un bon terreau pour la reprise des relations d'affaires entre la Russie et l'Inde.
Les secteurs stratégiques de coopération seront la défense, le domaine nucléaire, énergétique, le traitement du diamant, ainsi que d'importants projets d'infrastructure.
En plein virage de la politique russe vers l'est, l'Inde sera le deuxième partenaire de Moscou, après la Chine, dans la région Asie-Pacifique.
En deux ans, la Russie et l'Inde ont réussi à trouver un compromis sur les questions les plus épineuses, contribuant à rendre possible le redémarrage de leurs relations.
En outre, cette année, les deux pays se sont retrouvés dans une situation foncièrement nouvelle et contribuant à la reprises des relations d'affaires.
Les priorités de leurs relations bilatérales seront formulées dans la déclaration politique intitulée "Vision stratégique" signée par les deux dirigeants. Cette feuille de route du partenariat russo-indien pour la décennie à venir identifie, parmi les priorités, la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire et le secteur militaro-technique.
Les projets d'envergure en matière de coopération militaro-technique restent identiques: la conception du missile hypersonique BrahMos-2, ainsi que la construction conjointe d'un chasseur de cinquième génération.
Selon New Delhi, la défense est l'un des secteurs où la coopération dans le cadre du programme Made in India a les meilleures perspectives.
La concurrence va grandissant entre les entreprises russes et occidentales pour le marché indien, mais Moscou reste en tête jusque-là en ce qui concerne l'énergie nucléaire.
"Tandis que les compagnies occidentales n'ont pas encore commencé de travaux sur les sites des futures centrales nucléaires en Inde, nous avons déjà beaucoup d'avance avec la centrale nucléaire de Kudankulam", a déclaré l'ambassadeur de Russie en Inde Alexandre Kadakine.
Le nombre de réacteurs qu'il est prévu de construire en Inde avec la participation russe n'est pas encore défini, mais les sources estiment qu'il s'agira de 14 à 22 objets.
Le diamant pour resserrer les liens
La coopération dans le traitement du diamant est un autre secteur prometteur, qui a commencé à se développer à partir de 2009 grâce aux contrats à long terme directement passés avec les compagnies indiennes.
Poutine assistera à la World Diamond Conference qui débute jeudi dans la capitale indienne, un congrès visant à promouvoir Bombay comme place majeurs du commerce de diamants.
La Russie est le premier producteur mondial de diamants bruts tandis que l'Inde, grâce à sa main d'œuvre bon marché, taille et polit l'essentiel de ces pierres avant de les réexporter pour la fabrication de joaillerie.
Mais un cinquième seulement de la production brute part directement des mines de la Russie vers l'Inde, l'essentiel transitant vers les grands centres diamantaires que sont Anvers ou Dubaï, un circuit que l'Inde espère faire évoluer.
A Delhi, le groupe minier public russe Alrosa doit signer une dizaine de contrats long terme avec des groupes indiens, selon le conseil indien pour la promotion des exportations de joaillerie et de pierres (GJEPC).
En dépit de solides relations bilatérales, les échanges entre les deux pays plafonnent à 10 milliards de dollars et l'industrie diamantaire semble l'un des vecteurs de croissance les plus prometteurs.
AFP + Ria Novosti