Abbas susupend la coopération sécuritaire avec "Israël" et décrète 3 jours de deuil.
Un ministre palestinien a été tué mercredi après avoir été violemment frappé par des soldats israéliens lors d'une manifestation en Cisjordanie occupée, a-t-on appris de sources médicales et sécuritaires.
Ziad Abou Eïn, en charge du dossier de la colonisation au sein de l'Autorité palestinienne, est décédé après avoir été frappé au torse par des soldats lors d'une marche de protestation contre la colonisation dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, a précisé une source de sécurité palestinienne.
Les soldats israéliens l'ont battu avec la crosse de leurs fusils et des casques.
Selon l’AFP, les témoignages directs ou indirects qui ont fait état de coups de poing portés à son torse, et même d'un coup de crosse n'ont été confirmés ni par le photographe de l'AFP ni par les différentes images de la scène.
Celles-ci montrent une empoignade confuse et véhémente, écrit l’agence française selon laquelle une autre vidéo montre un lacrymogène explosant au pied du responsable palestinien, qui semble ensuite respirer à grand peine.
Quelque minutes après, Ziad Abou Eïn s'est affaissé dans l'herbe en se tenant la poitrine, a rapporté le photographe de l'AFP.
Selon un photographe de l'AFP, le responsable palestinien faisait partie de quelque 300 manifestants qui voulaient planter des oliviers. Ils ont été interceptés par les soldats israéliens et des échauffourées ont éclaté.
Les terres des Palestiniens en Cisjordanie occupée font régulièrement l'objet d'attaques perpétrées par les colons sionistes qui s'efforcent d'arracher les oliviers. Tandis que les autorités de l'occupation israéliennes empêchent aux Palestiniens d'en planter de nouveau et procèdent à leur confiscation.
Interrogée, l'armée israélienne a affirmé être intervenue face à des "émeutiers". Indiquant examiner les circonstances de la mort, Israël a proposé la constitution d'une équipe d'enquête commune.
Selon la correspondante de la télévision RT, avant même l'arrivée des manifestants sur le lieu de plantation, les militaires israéliens s'étaient mis à gêner les journalistes et ceux qui étaient arrivés en premier, et s'attaquaient physyiquement aux personnes agées. Selon elle, Abou Eïn a bel et bien été tabassé, et s'est effondré asphyxié par l'inhalation de gaz lacrymogènes qui ont été largués par les Israéliens.
Abbas: un acte barbare
En réaction, le chef de l'Autorité palestinienne a interrompu la coopération sécuritaire avec "Israël" et décrété trois jours de deuil.
M. Abbas a condamné "l'attaque brutale qui a provoqué la mort" de Ziad Abou Eïn, "tombé en martyr". C'est un "acte barbare qui ne peut être ni accepté ni toléré", a-t-il affirmé, selon l'agence officielle WAFA.
"Israël va payer le meurtre de Ziad", a pour sa part déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad al-Maliki.
Les dernières paroles du martyr à la presse avant les incidents ont été pour dénoncer "une armée d'occupation qui pratique la terreur et l'oppression". Les manifestants sont venus "planter des arbres, non pas lancer des pierres ni agresser quiconque" et ont pourtant été pris à partie par les soldats, avait-il dit.
Comme réactions, la Jordanie a dénoncé "un crime de plus sur la liste des crimes israéliens répétés contre le peuple palestinien sans défense", alors que l'Union européenne s’est contenté de réclamer une enquête "immédiate" et "indépendante" sur les circonstances de la mort.
Les dirigeants palestiniens devaient tenir mercredi à 19H00 (17H00 GMT) une réunion extraordinaire. Un certain nombre de participants pourraient y réclamer la fin de la coopération sécuritaire avec Israël, a dit à l'AFP une source proche de la direction palestinienne.