La France a affiché ses craintes quant à possible contrôle terroriste de la Békaa et du Nord Liban.
Lors de la dernière visite effectuée par le Premier ministre libanais Tammam Salam à Paris du 10 à 12 décembre en cours, les dirigeants français ont affiché leurs craintes quant à la prise du contrôle de certaines régions libanaises par les groupes terroristes comme al-Nosra et Daesh (ou EI).
L’Elysée a clairement indiqué qu’elle sabotera toute tentative des groupes terroristes de prendre le contrôle du Nord et de l’Est du Liban, notamment des zones frontalières.
La position française découle du refus de la France de voir les frontières libano-syriennes éliminées, comme c’est le cas avec les frontières irako-syriennes, indiquent des observateurs cités par le journal libanais al-Akhbar.
Nouveau médiateur dans l’affaire des militaires
Au sujet de l’affaire des militaires enlevés, le front al-nosra a chargé le prédicateur libanais Wissam el-Masri de négocier en son nom avec le gouvernement libanais pour obtenir la libération des soldats. En effet, cette nomination est survenue après le rejet catégorique des groupes terroristes al-nosra et Daesh de la médiation du comité des oulémas musulmans.
Quant au cheikh el-Masri, il a reçu un engagement de la part du front al-nosra, de ne pas porter atteinte aux militaires, selon le journal libanais al-Akhbar. Et d’ajouter qu’il a remis le texte du mandat au gouvernement libanais via les services sécuritaires, en attendant l’accord des autorités libanaises pour aller dans les jurd afin de rencontrer les ravisseurs.
Cheikh el-Masri est un prédicateur modéré. Il entretient une boulangerie dans la localité d’Abi Samra à Tripoli. Il est connu pour ses bonnes relations avec les différentes parties politiques libanaises.
Ce cheikh est membre d’un groupe de cheikhs salafistes, qui ont quitté les rangs du comité des oulémas musulmans. Il avait signé un accord d’entente avec le Hezbollah en 2012, mais cet accord a été annulé sous la pression dudit comité.
Cheikh el-Masri a également joué un rôle important dans l’affaire des kidnappés libanais à Azaz en Syrie, les pèlerins chiites qui rentraient de l’Irak via les territoires syriens.
Conditions d’al-Nosra
Le front al-Nosra s’est engagé dans ce même mandat écrit de « ne plus exécuter de militaires par respect à la personne du cheikh al-Masri », tout en exigeant de l’Etat libanais « l’arrêt des tirs sur le village d’Aarsal, la cessation de toute arrestation de nos sœurs, et la libération des sœurs arrêtées dernièrement, comme Saja Douleimi et Ola Akili, afin de faciliter la poursuite des négociations ».
Le front al-Nosra a par ailleurs averti que « tout nouveau tir ou toute nouvelle arrestation ou toute autre agression contre les sunnites provoqueront la résiliation de cet accord et nous serons ainsi libres de faire ce que bon nous semble ».
Arrestation d’un cheikh syrien
A Aarsal, l’armée a arrêté dimanche cinq personnes à bord d’une voiture. Il s’est avéré que l’un d’eux portait une ceinture explosive prête à être activée. Des sources sécuritaires ont expliqué avoir détecté une voiture tout terrain, à bord de laquelle se trouvait le cheikh libanais Houssam eddine el-Ghali et trois de ses compagnons, ainsi que le cheikh syrien Mohammad Y. qui portait la ceinture explosive.
Trois fusils d’assaut, quatre revolvers, deux grenades, une quantité de munitions, et un appareil de communication ont été saisis. Les soldats libanais ont immédiatement désamorcé la ceinture explosive, et les détenus ont été transportés à la caserne de l’armée à Ablah (Békaa du centre).
En quelques heures, cheikh el-Ghali et ses compagnons ont été libérés. Celui-ci a prétendu ne pas savoir que le cheikh syrien portait une ceinture explosive, ajoutant que le groupe était parti au jurd pour rencontrer les miliciens d’al-Nosra et recevoir « un engagement d’al-Nosra de ne plus tuer de militaires libanais ». Selon lui, la visite était organisée avec les services de sécurité officiels.
Tentative d’infiltration sabotée
Toujours dans la Békaa, de violents accrochages à la mitrailleuse lourde ont opposé l’armée libanaise à des miliciens à Mahatta, Ras Baalbek. Ces miliciens tentaient de s’infiltrer du côté du jurd Ras Serj et Serj el-Debs. Des renforts de l’armée ont été déployés sur place pour saboter la tentative d’infiltration.
Source: al-Akhbar, alhadathnews.