Les chefs militaires de Daesh seraient en train de quitter Mossoul. Daesh a été délogé de la région de Noetassem, à Samarrah
La milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat Islamique-EI) a exécuté 150 femmes à Falloujah pour avoir refusé d’obtempérer à sa demande de de devenir des esclaves sexuelles.
C’est le ministère irakien des droits de l’homme qui a révélé ce fait ce mardi, indiquant que c’est précisément la brigade dirigée par un libyen connu sous le pseudonyme Abou Anas al-Liby (photo à droite) qui est derrière le massacre.
« Les milices ont enterré leurs victimes dans deux charniers dans les regions de Zagarid , dans le quartier du Joulane et Saklawiyyé », précise le ministère qui a également révélé que « les bandes terroristes ont transformé la mosquée de Hadrat Mohammadiya de la ville en une grande prison dans laquelle elles séquestrent des centaines d’hommes et de femmes qui s’opposent à leurs exactions ».
Lundi, le ministre des droits de l’homme Mohammad Mahdi al-Bayyati avait affirmé que les crimes commis par Daesh étaient similaires à ceux commis par le régime déchu de Saddam Hussein, assurant que son ministère œuvre pour répertorier tous les crimes et violations qu’elle commet à l’encontre du peuple irakien.
Le livret de l’esclavage sexuel
Le magazine britannique The Independant avait rendu public le guide de fornication des prisonnières et des femmes réduites à l’esclavage par cette milice takfiriste qui suit une lecture wahhabite très rigoriste de l’islam.
Il est question de près 2.500 femmes irakiennes yazidites qui ont été enlevées ces derniers mois.
Le livret publié le 3 décembre dernier sur le site de Daesh et réalisé par une instance présentée sous les termes « la direction des recherches et des décrets», répond à 32 questions sur les règles de l’esclavage des femmes non musulmanes.
L’une des questions est posée ainsi : « est-il permis de forniquer une prisonnière directement après l’avoir prise ? ». La réponse donnée est la suivante : « si elle est vierge, il revient à son maitre de la forniquer directement après l’avoir prise. Le cas contraire, il faut attendre que son utérus soit purifié.»
En réponse à l’interrogation « est-il permis de vendre une prisonnière », il est indiqué dans le catalogue : « il est permis de vendre et d’acheter et d’offrir les prisonnières et les esclaves car elles ne sont qu’une propriété. Et on peut même s’en débarrasser tant que cela ne cause par des griefs à la nation musulmane ».
Un juge Daesh étranglé
Toujours à Falloujah, un juge religieux de Daesh, Sattar Ben Sabra, connu sous le pseudonyme de Abou Abderrahmane a été tué lundi. Selon le chef d’une milice Sahwa qui lutte contre les miliciens Daesh en Irak, cheikh Hamed Issaoui, Ben Sabra a été étranglé par l’un des policiers que sa milice avait kidnappé, connu sous l’appellation Ahmad al-Wahech et qui a refusé de collaborer avec lui.
« Ces milices terroristes ont tué Ahmad al-Wahech directement après qu’il a étranglé le prénommé Abou Abderrahmane », assure Issaoui qui s’exprimait lors d’un point de presse.
5 daeshistes exécutés
A Mossoul, à 400 km au nord de Bagdad, Daesh a exécuté cinq de ses dirigeants pour trahison. Selon l’agence de presse allemande, ces hommes sont accusés d’avoir exfiltré des informations aux forces gouvernementales irakiennes.
Selon al-Hadath News, Daesh a aussi exécuté des dizaines de ses miliciens qui combattaient dans le gouvernorat de Deir Ezzor en Syrie, après la défaite qu’ils ont essuyée face à l’armée syrienne dans leurs tentatives de s’emparer de son aéroport.
Daesh quitte Mossoul ?
Une députée irakienne de la province de Ninive, Intissar Jabbouri a révélé que des chefs tchétchènes et afghans de Daesh qui avaient installé depuis le mois de juin dernier leurs familles à Mossoul seraient en train de s’enfuir en Syrie, de crainte d’une attaque lancée contre cette ville par l’armée irakienne et les Peshmergas.
L’un des chefs de tribus de Mossoul, Saad al-Badrane avait lui aussi fait part d’informations similaires, pour le journal londonien al-Hayat, lui assurant que la plupart des chefs importants de Daesh ont quitté Mossoul et l’ont laissé pour les chefs locaux.
Toujours selon Badrane, Daesh est en train de rassembler son arsenal qu’il a confisqué à l’armée irakienne le mois de juin dernier, ainsi que du matériel d’infrastructure et des générateurs d’électricité pour les prendre en Syrie. Ces deux derniers jours, les groupuscules terroristes ont essuyé d’importantes pertes dans les raids de la coalition internationale, explique Badrane.
Il est également question à Mossoul, selon des témoins oculaires, de dizaines de familles qui ont été sommées de quitter leur ville et de se rendre au gouvernorat de Raqqa en Syrie.
Daesh délogée de Moetassem
Du côté du gouvernorat de Samarra, à l’est du pays, l’armée irakienne poursuit son avancée. Elle est parvenue à sécuriser la région de Moetassem, après en avoir délogé les miliciens Daesh et démantelé une soixantaine d’engins piégés.
Selon la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam, qui publié une vidéo réalisée par le ministère irakien de la défense, parmi les choses abandonnées par Daesh dans cette région figure une voiture immatriculée en Arabie Saoudite.