Les échanges commerciaux entre la Chine et ses partenaires d’Europe centrale et de l’est sont en hausse avec 48 milliards d’euros en 2014
Pékin s'est prononcé mardi pour une coopération dynamique avec les pays d'Europe centrale et de l'est, lors d'un sommet économique à Belgrade dont l'un des principaux projets sera le développement de l'infrastructure de transport afin d'accroître ses exportations.
Les projets qui ont été examinés à Belgrade font partie d'une stratégie entamée il y a six ans en Grèce avec la cession au géant chinois Cosco de deux terminaux du port du Pirée, alors que 80% du commerce de la Chine avec le vieux Continent se fait par la mer.
Faisant état "d'importantes demandes pour des investissements dans le domaine du développement de l'infrastructure", le Premier ministre chinois Li Keqiang, a assuré que "la Chine a des réserves suffisantes et peut répondre aux besoins des pays de l'Europe de l'est".
Pékin avait déjà indiqué qu'il allait "proposer lors de ce sommet la construction d'une voie rapide, terrestre et maritime, s'appuyant sur une voie ferrée pour trains à grande vitesse Budapest-Belgrade - dont les travaux devraient s'achever en 2017 -, et le port grec du Pirée pour améliorer la connectivité régionale".
Les seize participants à ce troisième sommet économique annuel entre la Chine et l'Europe centrale et de l'est, sont des anciens pays communistes, dont certains, comme la Pologne et la Hongrie, sont devenus membres de l'Union européenne tandis que les autres, tels que la Serbie et la Macédoine, traversent des étapes diverses dans le long du processus d'adhésion au bloc des 28.
Pékin pour une Europe et un euro forts
La Chine, qui dispose d'importantes réserves de devises, s'intéresse également à l'énergie, l'agriculture et l'industrie.
Le volume des investissements, affiché lors des précédents sommets, en 2012 à Varsovie, lorsque la Chine avait promis des lignes de crédit de 10 milliards d'euros, et en 2013 à Bucarest, s'est retrouvé au cœur des discussions.
"Nous espérons que l'Europe de l'est fera bon usage des 7 milliards de dollars de lignes de crédit" restant à sa disposition, a affirmé M. Li.
La Hongrie et la Serbie ont attirés des investissements chinois se chiffrant en milliards d'euros. Toutefois, dans les autres pays tels que la Slovaquie et les pays Baltes, ce montant est plutôt d'ordre symbolique.
En Pologne, ils s'élevaient en 2013 à près de 300 millions d'euros, en Roumanie ils ont chuté, passant de 114 millions d'euros en 2013 à 45 millions en 2014.
Fin octobre, la Chine a accordé un crédit de 687 millions d'euros au Monténégro pour financer la construction d'un tronçon d'autoroute et a conclu avec la Bosnie un accord préliminaire sur la construction de 62 km d'autoroute.
Pékin est également intéressé par les ports sur l'Adriatique, notamment en Croatie et en Albanie, mais aucun accord n'a jusqu'à présent été conclu.
Les échanges commerciaux entre la Chine et ses partenaires d'Europe centrale et de l'est sont en hausse avec 48 milliards d'euros en 2014, soit 3,9 milliards d'euros de plus qu'en 2013.
Le géant asiatique enregistre un excédent net par rapport à ces seize partenaires européens.
M. Li a assuré que la Chine entendait respecter la législation économique européenne et rappelé que son pays avait "sans hésiter, assisté (ndlr, financièrement) les pays du sud de l'Europe (...)", confrontés à de graves difficultés économiques.
Il a souligné que Pékin voulait "une Europe stable et prospère (...) et un euro fort".
En marge du sommet, M. Li, le premier chef de gouvernement chinois à se rendre en Serbie en 28 ans, va inaugurer un pont de 1,5 km sur le Danube à Belgrade dont la valeur est de 136,5 millions d'euros. Il s'agira du premier grand projet d'infrastructure de son pays en Europe.