La discussion entre le chef de la diplomatue Us et le négociateur palestinien a mal tourné.
Les Palestiniens semblent bel et bien obstinés de soumettre mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU leur projet de résolution qui réclame la fin de l'occupation israélienne, et ce malgré la menace d'un veto américain, ont indiqué deux hauts responsables palestiniens à l'AFP.
"Nous envoyons demain notre projet au Conseil de sécurité de l'ONU", a dit à l'AFP Nimr Hammad, conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas.
Ce projet exige la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et de mettre fin à la colonisation israélienne dans un délai de deux ans.
Un autre haut responsable palestinien a confirmé la décision palestinienne après une rencontre à Londres entre le négociateur en chef Saëb Erakat et le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui ne s'est visiblement pas bien passée.
CPI contre veto
Lors d'entretiens "très longs et très difficiles", les Palestiniens ont dit au chef de la diplomatie des Etats-Unis, allié inconditionnel d'Israël, qu'ils ne renonceraient pas à leur projet de résolution, a rapporté sous couvert de l'anonymat ce haut responsable proche des discussions.
"Kerry a dit à la délégation palestinienne: nous emploierons notre veto", a-t-il dit.
Si les Etats-Unis font usage de leur veto, les Palestiniens demanderont aussitôt leur adhésion à une série d'organisations et de conventions internationales, parmi lesquelles le Cour pénale internationale, a répondu M. Erakat à M. Kerry, selon ce responsable.
Les Etats-Unis sont fermement opposés à ce que les Palestiniens rejoignent la Cour pénale internationale. Une telle adhésion leur permettrait de poursuivre Israël pour crimes de guerre.
A ce moment, Kerry a menacé que les Palestiniens seront soumis à des sanctions.
Ce à quoi Erakat a de nouveau répondu : « les Palestiniens n’ont plus rien à perdre ».
Dans un entretien avec la chaine de télévision pan arabe al-Mayadeene, le membre du Conseil du Comité central du mouvement Fatah Sultane abou al-Aïnaïn a accusé les Etats-Unis de vouloir vider le projet palestinien de son contenu.
Durant les discussions, il a été question d’après les medias israéliens de pressions exercées par les Américains par le biais d’une partie tierce, un Etat arabe qui n’a pas été identifié.
Les Israéliens ne veulent pas d'Etat palestinien
Dans un débat télévisé sur al-Mayadeene, le ministre palestinien de l’agriculture Chawki al-Aïça a confirmé la décision de l’Autorité palestinienne de soumettre le texte au CS et accusé les Etats-Unis de vouloir faire pression sur le peuple palestinien pour faire perdurer la colonisation et les implantations israéliennes par leur veto.
« Nous avons en revanche des dizaines de résolutions qui soutiennent notre souveraineté et reconnaissent qu’al-Quds est notre capitale... Notre objectif est de mettre fin à l’occupation, nous n’avons rien à perdre, nous ne reviendrons pas aux négociations », a-t-il insisté.
Interrogé sur la suggestion américaine de reporter la soumission du texte à après les élections israéliennes, Aïça s’est dit persuadé que les Israéliens, quelque soient leur appartenances politiques, sont unanimes pour refuser d’accorder aux Palestiniens leur Etat. « C’est pour cela que les négociations ont échoué », a-t-il déduit.
Toujours selon Aïça, aussi bien les Américains que les Européens savent très bien ceci
Les Français aussi semblent être entrés sur l’arène des discussions et ont proposé leur feuille. Affichant une position de soutien aux Palestiniens, ils ont toutefois présenté une suggestion qui les incite à reporter la soumission du texte. Ce que les Palestiniens rejettent jusqu’à présent.
Parmi les autres points français que les Palestiniens ont également refusés est celui de reprendre les négociations et de leur fixer un délai.
C’est à la colonisation qu’il faut à tout prix fixer un calendrier, et non aux pourparlers, a été la riposte palestinienne. Plus obstinée que jamais...