Dahlane est l’un de ses principaux rivaux et possibles successeurs.
Des milliers de supporteurs de l'ex-homme fort du Fatah à Gaza, Mohammad Dahlane, ont manifesté jeudi contre le président palestinien et chef de ce mouvement Mahmoud Abbas.
Devant le Conseil législatif (parlement palestinien) à Gaza, les manifestants ont brandi des portraits d'Abbas portant les inscriptions "trahison", "corruption" et "tyrannie" pour protester contre le renvoi par son administration d'une centaine de membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne favorables à M. Dahlane.
"Le temps est venu de mettre fin à l'injustice infligée à la bande de Gaza et à nos frères dont les salaires ont été coupés", a dit dans la manifestation Majed Abou Shamaleh, parlementaire palestinien membre du Fatah et proche de M. Dahlane.
En réponse, le porte-parole des services de sécurité de l'Autorité palestinienne, Adnan Damiri, a indiqué que l'Autorité palestinienne avait "renvoyé ceux qui ont violé les règles de la discipline militaire parmi les membres des forces de sécurité".
Jeudi également, M. Dahlane était convoqué à Ramallah devant un tribunal pour y répondre de corruption, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats. Le procès a été renvoyé au 28 décembre car son client, en exil, était absent.
Selon Me Sévag Torossian, son client risquerait d'être arrêté s'il se présentait pour cette "mascarade" de procédure, qui fait partie de "l'entreprise de démolition" politique menée par M. Abbas contre l'un de ses principaux rivaux et possibles successeurs.
D'après lui, les avocats de M. Dahlane ont appris sa convocation par la presse, n'ont pas eu accès à l'acte d'accusation et ont essuyé à deux reprises un refus de produire une copie du dossier.
Ces dissensions se juxtaposent à celles entre le Fatah, qui domine l'Autorité palestinienne, et le Hamas, qui continue à contrôler de fait la bande de Gaza, malgré un accord de réconciliation et la formation d'un gouvernement d'union.
Dahlane, ancien directeur de la Sécurité préventive dans la bande de Gaza, était tombé en disgrâce en raison de la déroute de ses forces face à celles du Hamas.
Revenu dans le jeu politique avec son élection au comité central du Fatah en 2009, il avait été exclu du mouvement en 2011, sur des accusations de corruption et de meurtres, et son immunité parlementaire avait été levée. Il s'était exilé aux Emirats arabes unis.
En mai, un tribunal palestinien l'avait condamné à deux ans de prison ferme pour diffamation à l'encontre des services de sécurité.