Les projets d’infrastructure, notamment dans le secteur énergétique, risquent de rencontrer des problèmes.
L'Union européenne a approuvé jeudi de nouvelles sanctions contre la Crimée, que les Européens continuent de considérer comme un territoire ukrainien, écrit vendredi le quotidien Kommersant.
Cette décision est la plus sérieuse dans le cadre de la politique européenne de non-reconnaissance de la réunification de la presqu'île avec la Russie. Ces mesures pourraient entraîner des difficultés pour les supermarchés Metro et Auchan déjà installés en Crimée et remet en question la vente de voitures européennes, à peine mise en place. Les projets d'infrastructure, notamment dans le secteur énergétique, risquent également de rencontrer des problèmes.
La situation en Ukraine fut l'un des premiers sujets évoqués hier au sommet de l'UE dans le cadre d'une réunion de deux jours à Bruxelles. "Le Conseil européen a imposé de nouvelles sanctions importantes par écrit. Il est question de mesures concernant le commerce et les investissements contre la Crimée et Sébastopol", a déclaré hier la porte-parole du service diplomatique de l'UE Maja Kocijancic. Les dirigeants européens ont convenu d'interdire aux entreprises d'investir dans l'économie de la Crimée, d'y acquérir de l'immobilier, de construire des sites d'infrastructure et d'offrir des services touristiques.
Il a également été annoncé hier que les navires de croisière européens ne seraient plus autorisés à entrer dans les ports de la péninsule. Les arguments écrits et les détails de cette décision seront rendus publics aujourd'hui et entreront en vigueur samedi.
Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié les actions du Conseil européen de "discrimination envers les habitants de la Crimée et de Sébastopol pour des raisons politiques", et menacé de réagir en conséquence.
Il est encore difficile d'évaluer les conséquences de ces nouvelles sanctions. D'une part, les compagnies européennes ont déjà tiré un trait sur des projets sérieux en Crimée, et la Russie ne comptait pas sur la participation d'investisseurs et de fournisseurs européens dans l'économie de la presqu'île. Dans le même temps, en l'absence d'interdiction directe, les affaires européennes étaient jusque-là présentes en Crimée d'une manière ou d'une autre.
Les constructeurs automobiles ne savent pas encore comment réagir à ces nouvelles sanctions. Le communiqué de jeudi parle d'interdire l'exportation de véhicules. Les acteurs du marché automobile ignorent si cela concerne les fabricants ou les concessionnaires et attendent une note explicative qui devrait être publiée aujourd'hui au journal officiel de l'UE.
Ces sanctions pourraient également poser problème pour la modernisation de l'infrastructure de la Crimée car il est difficile de remplacer les fournisseurs étrangers de turbines à gaz de moyenne et grande puissance.