Daesh s’en prend aussi à l’ex-Premier ministre Saad Hariri, le leader druze Walid Joumblatt et le leader chrétien Samir Geagea

Un milicien du groupuscule wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI), s'exprimant en français, a menacé d'exécuter des soldats libanais retenus en otage depuis des mois.

Dans une vidéo obtenue vendredi par l'AFP, filmé dans une plaine entourée de collines, trois hommes en uniforme bleu sont agenouillés devant trois combattants, qui placent un couteau sous leur gorge. Deux des miliciens apparaissent à visage découvert tandis que le troisième, au centre, porte un uniforme et une cagoule noirs.
   
L'AFP précise avoir obtenu cette vidéo auprès du cheikh salafiste libanais Oussam al-Masri, dernier médiateur en date dans les négociations visant à libérer 25 soldats et policiers libanais enlevés par Daesh et la branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front Al-Nosra, début août dans l'est du Liban. Quatre otages ont depuis été exécutés.
   
S'exprimant en français, l'homme cagoulé s'en prend à trois dirigeants libanais, l'ex-Premier ministre Saad Hariri, le leader druze Walid Joumblatt et le leader chrétien Samir Geagea qu'il accuse d'avoir transformé l'armée libanaise en une marionnette aux mains du Hezbollah.
   
"L'Etat islamique est en guerre contre le Hezbollah" qui se mêle "des affaires des musulmans" en Syrie, déclare le milicien cagoulé.
 Dans la vidéo, l'homme cagoulé accuse MM. Hariri, Geagea et Joumblatt tous les trois de "collaboration" avec le Hezbollah.
 Les miliciens takfiristes réclament la libération de prisonniers islamistes dans les geôles libanaises en échange des soldats.
   
Interrogé par l'AFP, cheikh Al-Masri a indiqué avoir rencontré jeudi des chefs de Daesh dans la région syrienne du Qalamoun, frontalière du Liban, et avoir vu neuf des soldats. "Deux d'entre eux sont dans un état de santé fragile", a-t-il indiqué.

Il a également dit avoir échoué dans sa tentative d’obtenir un engagement de la part des miliciens de suspendre les exécutions des soldats libanais, selon le journal libanais assafir.