Les fondamentalistes au sein de l’autorité, soutenus par l’Arabie Saoudite, n’accepteraient pas une amnistie probable de la part du roi.
La cour bahreïnie a décrété la prison à vie à l’encontre d’un groupe d’activistes chiites, accusés de comploter avec des « organisations terroristes extérieures» pour renverser le régime du royaume.Au delà des identités des condamnés, la nature des procès juridiques à huis clos de la cour militaire dans ce pays n’a pas permis de savoir les preuves tangibles qui ont conduit à l’incrimination des activistes.
Selon des porte-paroles du gouvernement, les membres de l’opposition appelaient à établir un Etat islamique à Bahreïn selon le modèle iranien. Mais, une fois de plus, aucune preuve sur la véracité de ces allégations n’a été présentée, à l’exception de certains enregistrements sur les discours prononcés à la place de la Perle et publiés sur internet, qui appellent à l’unité chiite-sunnite et à l’égalité entre les citoyens.
Le régime prétend que les chefs de l’opposition concernés par la peine de prison à vie constituent une menace beaucoup plus dangereuse que celle du mouvement de l’opposition Wifac.
Dans le cadre de ces développements, il semble que les fondamentalistes au sein de l’autorité, soutenus par l’Arabie Saoudite, n’accepteront pas une amnistie probable de la part du roi.
Tout en réalisant que l’emprisonnement des chefs de l’opposition va multiplier les mouvements de contestations populaires, les responsables extrémistes misent sur la déstabilisation du pays dans le but de rester au pouvoir !
Ces derniers réalisent en effet que tout changement du régime aura un impact direct sur leurs postes ministériels, militaires et diplomatiques, et cherchent à travers les manifestations anti-régime à profiter du soutien saoudien, censé les garder au gouvernement !
Par ailleurs, commentant les peines contre les dirigeants de l’opposition, le Hezbollah a considéré dans un communiqué que « les autorités bahreïnies exagèrent dans leurs mesures de répression qui visent l’opposition pacifique dans le pays », précisant que ces mesures reflètent « l’esprit des autorités rejetant toute tentative de réforme du régime, et confirment les allégations mensongères sur son souci pour le dialogue.
Le Hezbollah a également condamné « les décrets politiques injustes », et « le silence international à cet égard », réitérant le soutien au peuple bahreïni dans sa lutte pour « obtenir la réalisation de ses droits justes et équitables ».