Raul Castro, a défini ce rapprochement comme un "triomphe de la révolution cubaine".
La Havane présente la normalisation des relations avec les États-Unis comme une victoire de Cuba, écrit lundi le 22 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Le président du pays, Raul Castro, a défini ce rapprochement comme un "triomphe de la révolution cubaine", soulignant qu’il ne s’agissait en rien de la fin du règne du communisme sur l’île caribéenne.
Moscou s'approprie cet exemple pour illustrer le fait que la pression occidentale est incapable de faire fléchir sa position sur les questions fondamentales et que "les sanctions contre la Russie finiront par humilier leurs auteurs".
Le discours télévisé de Castro - il s'adresse au parlement deux fois par an - a conjugué des gestes de réconciliation envers les États-Unis et des motifs profondément patriotiques, destinés au public cubain. Ainsi, ses déclarations sur la "victoire" de la Havane dans la "guerre" avec Washington allaient de pair avec l'éloge et les remerciements envers Barak Obama.
"Il ne faut pas penser que, pour améliorer ses relations avec les États-Unis, Cuba renoncera aux idées pour lesquelles elle a combattu plus d'une siècle, pour lesquelles son peuple a versé tant de sang et a subi des risques énormes, a souligné samedi Raul Castro, 83 ans. Nous n'avons jamais exigé de changer le système politique des États-Unis, et nous exigerons le même respect en retour."
D'après lui, son pays construira un "communisme prospère et stable" et ne supportera aucune ingérence dans ses affaires intérieures. Le respect mutuel est crucial, car ce travail diplomatique n'a fait que commencer et la levée de l'embargo économique nécessitera un "combat long et difficile", pendant que les réfugiés cubains aux États-Unis tenteront de torpiller ce processus – ils sortent déjà dans les rues par centaines.
Pour les experts, la formulation sévère du discours de Castro a des raisons intérieures - la nécessité de rassurer les conservateurs au sein du Parti communiste - tout comme Barack Obama est critiqué par beaucoup de parlementaires américains.
Les conservateurs reprennent leurs positions des années 1960 en estimant que la normalisation des relations entre les deux pays ne sera possible qu'en cas d'annulation complète de l'embargo commercial par Washington.
Il semble pourtant que la Havane ait déjà fait des concessions. Selon CNN, Cuba aurait décidé de libérer 53 personnes considérées aux États-Unis comme prisonniers politiques et dissidents.
La Havane aurait également consenti d'octroyer à ses citoyens un accès plus large à internet et permettre à la Croix rouge et aux défenseurs des droits de l'homme de l'Onu de revenir sur l'île pour la première fois depuis longtemps.
Tout le monde attend beaucoup du rapprochement personnel entre les deux leaders, qui pourraient se rencontrer en avril au Panama lors du sommet américain. Le président américain n'exclut pas non plus une visite potentielle à Cuba.
La Russie a également renforcé ses relations diplomaties avec Cuba.
Lors de la 12ème réunion de la commission intergouvernementale russo-cubaine pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine avait adressé un massage clair aux États-Unis: la politique de sanctions n'apporte aucun résultat, et il faudra donc tôt ou tard rétablir les relations.
"La partie cubaine n'a aucune envie de céder sur ses principes et ses positions en échange de promesses, qui restent pour le moment une partie peu concrète du dialogue initié par Washington, a-t-il souligné.
"De la même manière, les sanctions contre la Russie finiront par humilier leurs auteurs". D'après lui, les Cubains s'intéressaient à la position russe concernant la pression occidentale et il leur était important de confirmer l'immuabilité de Moscou sur "des questions de principe comme la Crimée, le renforcement de la souveraineté et de l'indépendance".
Selon lui cette fidélité aux principes rapproche Moscou et la Havane.