...à l’instar de la finance islamique
La Russie, inspirée par le succès de la finance islamique, veut lancer des services financiers conformes aux principes de la religion orthodoxe, au moment où elle se trouve isolée des marchés occidentaux par les sanctions liées à la crise ukrainienne.
"Grâce au (président américain Barack) Obama et à la crise, nous avons réalisé que nous ne pouvions pas compter sur le système financier occidental et sommes obligés de créer notre propre système financier, indépendant des institutions occidentales", a déclaré lundi Dmitri Lioubomoudrov, un des promoteurs de cette initiative lors d'une conférence de presse à Moscou.
"Similaire à la finance islamique, la finance orthodoxe (....) invite les entrepreneurs orthodoxes qui veulent se protéger dans des conditions de crise", a ajouté l'entrepreneur, membre de la Chambre du Commerce et d'Industrie de Russie.
Egalement présent, le porte-parole de l'Église orthodoxe russe, Vsevolod Tchapline, a appelé à des "mécanismes qui ne sont pas basés sur l'intérêt assimilé à l'usure".
A l'instar de la finance islamique, la nouvelle structure financière interdira à ses membres les prêts avec intérêt ainsi que tout investissement dans les activités non conformes à la morale orthodoxe, dont les jeux ou le tabac.
De hauts représentants de l'épiscopat de l'Église orthodoxe russe formeront un Conseil de surveillance de la finance orthodoxe.
Pour les initiateurs, "400 millions de roubles réunis par une dizaine de personnes juridiques ou physiques seront largement suffisants pour lancer ce système", selon leur projet présenté dans un communiqué.
"La finance orthodoxe se base non seulement sur la législation mais aussi sur la morale orthodoxe", ajoute le texte.
La Russie traverse ces dernières semaines une grave crise monétaire en raison de la baisse des prix du pétrole et aggravée par les sanctions occidentales décrétées pour son rôle dans la crise ukrainienne.
La finance islamique, qui prohibe l'intérêt assimilé à l'usure, est actuellement en plein boom dans le monde, ayant doublé de volume en quatre ans à 2.000 milliards de dollars.
Une étude du bureau de consultants Ernst&Young publiée récemment a cependant montré que la rentabilité des banques islamiques était inférieure à celle des banques conventionnelles.