Une vente d’une partie de leurs revenus en devises étrangères pourra représenter un soutien atteignant jusqu’à 50 milliards de dollars.
Le gouvernement russe a ordonné aux grandes sociétés publiques exportatrices de vendre une partie de leurs revenus en devises étrangères pour soutenir le rouble, ce qui pourrait représenter un soutien atteignant jusqu'à 50 milliards de dollars.
Révélée par le journal économique Kommersant, la directive a été publiée mardi dans la journée par le gouvernement.
Elle demande au groupe gazier Gazprom, aux pétroliers Rosneft et Zaroubejneft, et aux producteurs de diamants Alrosa et Kristall de ramener leurs réserves de devises à leur niveau du début d'octobre et donc de vendre avant le 1er mars tout ce qu'elles ont accumulé depuis.
Des sources sur le marché des changes interrogées par Kommersant estiment que cela pourrait représenter entre 40 et 50 milliards de dollars, soit un milliard de dollars vendus par jour en moyenne. C'est une somme considérable, représentant jusqu'au quart des échanges quotidiens sur le rouble à la Bourse de Moscou.
La banque centrale a indiqué prévoir des consultations avec les sociétés exportatrices en vue de "mettre au point un programme optimal d'action" concernant ces ventes.
Ces dernières s'ajoutent à celles, quasi quotidiennes, de la banque centrale (plus de dix milliards depuis début décembre) et depuis la semaine dernière à celles du ministère des Finances (sept milliards au total prévus).
Après sa chute historique sur fond de crise ukrainienne et la chute des cours du pétrole, la monnaie russe a désormais effacé toutes les pertes subies au moment où son cours atteignait son plus bas depuis 15 ans.
Mardi, l'euro reculait à 66,77 roubles vers 13H00 GMT et le dollar à 54,69 roubles, bien loin des seuils respectifs de 100 roubles et 80 roubles atteints en début de semaine dernière.
La remontée du rouble constitue un soulagement pour Moscou étant donné la panique qui s'était emparée du marché et de l'inquiétude de la population.
Mais le choc de la semaine dernière pousse déjà les prix vers le haut et la hausse de taux radicale de la banque centrale décidée pour défendre la monnaie va renchérir le crédit pour les particuliers et les entreprises.
"La situation de l'économie exige des mesures extrêmement précises", a déclaré mardi le Premier ministre, Dmitri Medvedev, cité par les agences de presse russes, au cours d'une réunion du parti au pouvoir Russie Unie.
"Si l'on se fixe des objectifs trop modestes, nous risquons de sombrer dans une récession plus profonde que jamais", a-t-il ajouté.
Le gouvernement prévoit un recul de 0,8% du produit intérieur brut l'an prochain, après une croissance de 0,6% cette année.