23-11-2024 12:24 PM Jerusalem Timing

Les métaux industriels souffrent du ralentissement économique mondial

Les métaux industriels souffrent du ralentissement économique mondial

La plupart d’entre eux ont enregistré une baisse des cours en 2014.

A l'exception du nickel, les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont connu une année 2014 morose.
   
La faiblesse de la croissance économique mondiale, et le ralentissement de la croissance économique chinoise ont notamment pesé sur le cours des métaux de base en 2014, et devraient continuer de lester les prix en 2015.
   
La croissance économique en Chine devrait croître "seulement" de 6,5 % en 2015, selon les experts de Commerzbank. Mais le gouvernement chinois pourrait agir ponctuellement afin de stimuler l'économie, ce qui se traduira par des hausses soudaines des cours de métaux.
   
"En novembre, la banque centrale chinoise a réduit ses taux d'intérêt par surprise en réponse au ralentissement de l'économie, ce qui a causé un pic dans les prix des métaux de base", ont rappelé les analystes de Commerzbank.
   
La Chine conduit le cuivre au surplus
   
Le cuivre n'a pas eu une bonne année et a perdu 13% en 2014. Le métal a atteint son plus bas niveau en quatre ans et demi début décembre, plombé par la dégringolade des prix du pétrole, eux-mêmes à leur plus bas en plus de cinq ans.
   
Pourtant, en 2014, la demande chinoise a évité au marché du cuivre un surplus qui l'aurait lesté d'avantage. Selon les analystes de Natixis, la demande mondiale de cuivre a été aidée par l'accumulation de 700.000 à 1 million de tonnes de métal par l'Etat chinois.
   
Mais les charges de traitement et de raffinage du minerai de cuivre, assez élevées et donc intéressantes pour les fonderies qui les reçoivent, encouragent l'ouverture de nouvelles fonderies en Chine, mais aussi ailleurs dans le monde, selon les experts de Natixis.
   
"Durant les 10 premiers mois de l'année 2014, la production chinoise de cuivre a atteint 6,4 millions de tonnes, en hausse 11% par rapport à l'année précédente", a souligné Commerzbank.
   
Le Groupe international d'études du cuivre (ICSC) estime que le marché passera d'un déficit de 300.000 tonnes en 2014 à un surplus de 390.000 tonnes en 2015.
   
Mais des coupures de productions inattendues, causées par des grèves au Chili, au Pérou ou en Indonésie pourraient soutenir les cours, selon les analyste de Commerzbank qui voient les prix du cuivre s'échanger à 7.200 dollars la tonne à la fin de l'année 2015.
   

Le nickel champion des métaux de base

Le nickel s'est montré le plus performant des métaux de base cette année, ses cours ayant gagné 11% en 2014, et environ 50% en mai, aidés par l'embargo sur les exportations de minerai brut de nickel en Indonésie (premier exportateur de minerai de nickel en 2013 et fournisseur majeur de la Chine).
   
"A notre avis, le nickel a (...) les meilleures perspectives en terme de fondamentaux pour l'année 2015 car la production de fonte de nickel chinoise se resserre," ont noté les analystes d'Unicredit.
   
A cause de l'embargo indonésien et des coûts de productions élevés, certains producteurs chinois de fonte de nickel ferment leurs usines.
   
La fonte de nickel représente un quart de l'offre mondiale de nickel selon Commerzbank.
   
La Chine s'est tournée vers les Philippines pour se fournir en minerai de nickel, mais le métal est de moindre qualité et la production ralentit pendant la période des typhons.
   
Le Groupe international d'études du nickel (INSG), estime que le marché devrait être déficitaire de 20.000 tonnes en 2015, et ce pour la première fois depuis cinq ans. La demande de nickel pour la production d'acier inoxydable devrait rester robuste, et Natixis estime les prix du nickel en moyenne à 19.000 dollars la tonne en 2015.
   
La demande d'aluminium reste robuste
L'aluminium s'est tassé en fin d'année, gagnant 4% en 2014, après avoir pris 17% entre janvier et août pour atteindre à ce moment un sommet en plus d'un an (2.119,50 dollars la tonne) à cause d'un déficit d'offre dans le marché.
   
Mais le déficit d'aluminium demeure artificiel et renforcé par les délais d'attentes aux entrepôts, ont constaté les analystes de Commerzbank.
"Selon l'Institut international de l'aluminium, la production de ce métal a augmenté de 3,4% en octobre, par rapport à l'année précédente, à 4,477 millions de tonnes, porté par la production Chinoise", a expliqué la banque allemande.
   
Les analystes de Natixis estiment cependant que l'expansion de la production d'aluminium est en passe de ralentir alors que la demande devrait augmenter grâce au secteur automobile.
   
Reste à savoir si cela aura un effet sur les prix, car les cours de l'aluminium ces dernières années ont surtout été portés par les primes d'attentes aux entrepôts du London Metal Exchange (LME) payées par les consommateurs du métal. La mise en place de la réforme du LME destinée à réduire les délais d'attente en 2015 devrait changer la donne.
   
Les prix du plomb et de l'étain ont perdu respectivement 16% et 17% en 2014. Le zinc quant à lui a gagné 5% en 2014, et pourrait continuer sur cette lancée à cause d'un déficit d'offre exacerbé par la fermeture de mines, dont la mine de Century en Australie.
   
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 6.342,50 dollars vendredi à 09H00 GMT, contre 6.368 dollars vendredi dernier à 13H40 GMT.
L'aluminium valait 1.874,5 dollars la tonne, contre 1.911,50 dollars il y a cinq jours.
Le plomb valait 1.858,50 dollars la tonne, contre 1.885,75 dollars.
L'étain valait 18.365 dollars la tonne, contre 19.386 dollars.
Le nickel valait 15.482 dollars la tonne, contre 15.426 dollars.
Le zinc valait 2.175 dollars la tonne, contre 2.162,50 dollars.