Le royaume est le seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire.
Deux militantes du droit des femmes à conduire en Arabie saoudite, détenues depuis plus de trois semaines, doivent comparaître devant un tribunal saoudien jeudi, ont indiqué des militants.
Loujain Hathloul a été arrêtée le 1er décembre après avoir tenté d'entrer en Arabie saoudite au volant de sa voiture en provenance des Emirats arabes unis, un pays voisin, bravant une interdiction dans le royaume, seul pays au monde à interdire aux femmes de conduire.
Une journaliste saoudienne basée aux Emirats, Maysaa Alamoudi, qui était allée à la frontière soutenir sa compatriote, avait également été arrêtée.
Les deux femmes doivent comparaître devant un tribunal d'Al-Ahsa, dans l'est du royaume, ont indiqué des militants, sans donner de détails sur les accusations retenues contre elles.
Ils ont cependant précisé que leur interrogatoire avait été axé sur les activités des deux militantes sur les réseaux sociaux beaucoup plus que sur la conduite de voitures.
"(Les autorités) ne peuvent pas les accuser de conduire car elles ont utilisé leur voiture dans un autre pays", a déclaré un militant.
Loujain Hathloul est suivie sur Twitter par 228.000 personnes. Avant son arrestation, elle avait posté sur le réseau social, parfois avec humour, des détails sur les 24 heures qu'elle avait passées à attendre à la frontière jusqu'à son arrestation.
Mayssa Alamoudi est pour sa part suivie par 131.000 personnes et anime sur YouTube un programme de discussion sur la question de la conduite dans le royaume saoudien.
Deux jours après l'arrestation des deux femmes, Human Rights Watch (HRW) avait exigé dans un communiqué leur "libération immédiate" et renouvelé ses critiques à l'encontre des autorités saoudiennes à propos de l'interdiction pour les femmes de conduire.
En octobre, des dizaines de femmes avaient conduit et publié des photos d'elles-mêmes au volant, dans le cadre d'une campagne en ligne pour le droit des Saoudiennes à conduire.
Mais le ministère de l'Intérieur avait prévenu qu'il appliquerait "avec fermeté les règlements contre quiconque contribuera (...) à violer la cohésion sociale".
Ces dernières années, des Saoudiennes au volant avaient été arrêtées et leurs véhicules saisis, selon des militantes. Ces dernières affirment que la tradition et des coutumes sont à l'origine de l'interdiction, qui n'obéit à aucun texte islamique ou à une décision judiciaire.