Le PNUD et le ministère soudanais des Affaires étrangères n’ont pas donné suite dans l’immédiat.
Khartoum a ordonné à deux hauts responsables de l'ONU de quitter le Soudan, a indiqué un membre des Nations unies jeudi, sur fond de tension au sujet de la mission de maintien de la paix au Darfour.
Cet ordre a été adressé au coordinateur de l'ONU et du programme humanitaire au Soudan, Ali Zaatari, et à la directrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Soudan, a précisé cette source, sous le couvert de l'anonymat.
"C'est tout ce que nous savons pour le moment", a-t-elle dit, ajoutant qu'ils ne savaient pas quand les deux hauts responsables devaient partir.
Les raisons de cette demande ne sont également pas claires, a indiqué le membre de l'ONU.
Contactés par l'AFP, le PNUD et le ministère soudanais des Affaires étrangères n'ont pas donné suite dans l'immédiat.
Zaatari, de nationalité jordanienne, est au Soudan depuis bientôt deux ans, et Mme Helle, une Hollandaise, dirige depuis environ un an le bureau du PNUD dans le pays.
Cette demande de Khartoum survient alors que les tensions sont très vives entre les autorités soudanaises et la mission conjointe de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad).
La Minuad a provoqué la colère de Khartoum en voulant enquêter sur des allégations de viol collectif sur 200 femmes et filles par des soldats dans un village du Darfour le 31 octobre.
Khartoum a demandé à la Minuad "une stratégie de sortie" du Darfour, où elle déployée depuis 2007 pour protéger les civils et sécuriser l'aide humanitaire.
Cette région de l'ouest du Soudan est en proie à des violences depuis le soulèvement en 2003 de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes.
Elles ont fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés, selon l'ONU.
L'expulsion de Zaatari et de Mme Helle est la dernière d'une série d'incidents et tensions avec les organisations humanitaires ou internationales au Soudan.
En avril, le gouvernement avait demandé à la patronne du Fonds des Nations unies pour la population au Soudan, l'Américaine Pamela DeLargy, de quitter le pays, l'accusant d'ingérence dans les affaires intérieures soudanaises.
Outre le conflit au Darfour, le pays est déchiré par des violences dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan-Sud.