22-11-2024 07:06 PM Jerusalem Timing

En Ukraine, le parlement n’écoute plus la rue

En Ukraine, le parlement n’écoute plus la rue

Le président ukrainien a notamment signé un décret pour augmenter le financement militaire, la mobilisation et l’appel dans l’armée.

Le parlement ukrainien (Rada) examine depuis jeudi le projet de budget pour 2015 - 12 fois moins important que celui de 2014 – alors que de nouveaux troubles ont éclaté à proximité du parlement, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La veille, le président ukrainien Piotr Porochenko avait pourtant affirmé que son pays ne ménagerait pas ses ressources l'année prochaine. Il a notamment signé un décret pour augmenter le financement militaire, la mobilisation et l'appel dans l'armée, confirmant la décision du Conseil de sécurité et défense nationale du 20 décembre portant sur l'approvisionnement du secteur militaire.

Ce dernier envisage en effet de dépenser 47 milliards de dollars pour la sécurité nationale, une somme gigantesque pour un pays dont l'économie agonise.
L'Ukraine n'aura donc pratiquement pas d'argent pour les autres secteurs en 2015. Les Ukrainiens devront probablement tirer un trait sur la science, l'éducation, la sécurité sociale, la médecine etc.

La société n'est pas unanime sur ce budget militarisé de l’État, surtout que les dirigeants ont encore récemment promis de faire entrer le pays dans l'UE - où les pays-membres coupent au contraire leurs dépenses militaires dans le contexte de crise globale.

Jeudi, les défenseurs de la science et de l'éducation ukrainiennes sont venus manifester près de la Rada. Ces activistes - environ 1000 personnes selon les médias - brandissaient des banderoles avec les slogans "Non à la destruction de la pédagogie", "Ne privez pas les scientifiques de salaires", 'L'école n'a pas d'avenir sans l'académie pédagogique", "La science doit être une priorité pour l’État".

Un autre groupe de manifestants a protesté contre la privatisation du producteur d'alcool Oukrspirt et les bookmakers ukrainiens, également présents, ont exigé de légaliser leur activité. Si les parlementaires ukrainiens poursuivaient cette production accélérée de lois antisociales, les contestations en face de la Rada réuniraient d'abord toute la capitale, puis tout le pays pour un nouveau Maïdan.

De plus, la police ukrainienne recherche un malfaiteur inconnu qui a jeté mercredi une grenade vers un groupe de députés près de l'entrée de l'hôtel Kiev avant de s'enfuir. Le criminel a contraint ses poursuivants à s'arrêter en jetant une deuxième grenade.

Aucun des députés n'a été blessé mais un policier local a été hospitalisé. Selon certaines sources Sergueï Paroubi, premier vice-président de la Rada, comptait parmi les députés attaqués.

Les enquêteurs du commissariat suivent pour l'instant la piste d'un acte de "hooliganisme".

Source: ria novosti