Des plans et manuels des réacteurs de Gori et de la centrale voisine de Wolsong ont été publiés sur Twitter la semaine dernière.
Une fuite de gaz dans un réacteur nucléaire en construction en Corée du Sud a fait trois morts vendredi, son gestionnaire excluant néanmoins tout lien avec une cyberattaque qui a visé la centrale la semaine dernière.
Un porte-parole de KHNP (Korea Hydro and Nuclear Power) a affirmé qu'il n'y avait eu "aucune contamination radioactive" et qu'aucune fuite radioactive n'avait été signalée.
Mais "nous devons encore déterminer la cause de la fuite", a-t-il ajouté.
Les employés ont semble-t-il inhalé du gaz d'azote pendant qu'ils procédaient à des contrôles de sécurité dans une pièce souterraine remplie de câbles à la centrale de Gori, près de la ville portuaire de Busan, dans le sud-est de la péninsule, a indiqué le porte-parole.
Selon lui, les employés "ont été trouvés inconscients et déclarés morts après leur transfert à l'hôpital pour y recevoir un traitement".
Les autres réacteurs nucléaires de Gori fonctionnent normalement, a-t-il précisé, ajoutant que la fuite "n'avait rien à voir avec la récente attaque pirate".
Des plans et manuels des réacteurs de Gori et de la centrale voisine de Wolsong ont été publiés sur Twitter la semaine dernière, ainsi que les données personnelles concernant quelque 10.000 employés de KHNP.
Selon l'opérateur nucléaire, ces informations n'étaient pas classées et le piratage n'est pas en mesure de provoquer de dysfonctionnements sur aucun des 23 réacteurs de Corée du Sud.
La fuite de gaz s'est produite dans le nouveau réacteur n°3 de Gori, le plus grand complexe nucléaire de Corée du Sud. Le réacteur était achevé à 99% et devait commencer à fonctionner en juin prochain.
Les autorités ont renforcé la sécurité après le piratage, l'unité de guerre cybernétique du ministère de la Défense augmentant son niveau de vigilance à l'égard des attaques en provenance de la Corée du Nord et d'autres pirates.
Le responsable du piratage s'est présenté comme étant le président d'un groupe de militants opposés au nucléaire et a menacé de révéler plus d'informations à moins que le gouvernement ne ferme trois réacteurs à compter du 25 décembre.
Les enquêteurs ont fait savoir mercredi que le suspect avait utilisé plusieurs adresses IP en Chine, même si cela n'est pas toujours un indicateur fiable pour localiser géographiquement un internaute.
Officiellement, on n'a pas écarté une possible implication de la Corée du Nord, à laquelle Séoul attribue la responsabilité de nombreuses cyberattaques ayant visé ses institutions militaires, ses banques, ses agences gouvernementales, ses chaînes de télévision et ses sites internet d'information.
Rien n'indique pour l'instant que la Corée du Nord soit derrière cet incident.