Début décembre, le premier ministre français Manuel Valls a déclaré qu’il était encore prématuré de parler de l’échec de la vente des Mistral.
Si Paris refuse de livrer à la Russie les porte-hélicoptères Mistral, qu'elle a commandés, cela compromettra la crédibilité de la France, tout en encourageant encore plus Moscou à se passer des importations, a estimé vendredi l'ambassadeur russe auprès de l'Otan Alexandre Grouchko.
"Quant à la France, cela donnera un très mauvais signal à de futurs clients, tout en poussant encore plus la Russie à devenir moins dépendante des importations", a déclaré le diplomate dans le cadre d'un duplex organisé par l'agence Rossiya Segodnya.
Et de rappeler que la décision d'acheter des bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral à la France témoignait de la confiance de la Russie envers ses partenaires français.
"Il va sans dire que l'incapacité de l'une des parties à honorer le contrat conclu sera un coup dur pour sa crédibilité", a souligné l'ambassadeur russe.
La livraison du premier des deux Mistral, le Vladivostok, aurait dû avoir lieu cet automne, mais elle a été suspendue par le président français François Hollande sine die au motif que les conditions "n'étaient pas réunies" en raison de la crise ukrainienne. Moscou a déclaré pour sa part attendre soit les navires, soit le remboursement de l'argent versé.
Début décembre, le premier ministre français Manuel Valls a déclaré qu'il était encore prématuré de parler de l'échec de la vente des Mistral.
Le contrat de 1,2 milliard d'euros prévoyant la construction de deux navires de classe Mistral a été signé entre la Russie et la France en 2011. Il s'agit du contrat technico-militaire le plus important qui ait jamais été signé entre les deux pays, l'entente ayant suscité l'hostilité des Etats-Unis et de l'Otan.