Ce sont les manœuvres les plus énormes jamais réalisées par la RII.
C'est la première fois que la République islamique d’Iran se livre à des manœuvres militaires aussi importantes, de par les armements qui y sont investis, la diversité des exercices expérimentés et l'étendue de la superficie sur lesquels ils s'étalent.
Lancés depuis le jeudi 25 décembre dernier et devant durer sept jours, ces exercices, terrestres, aériens et maritimes se font sur une superficie de plus de deux millions de km2: du sud des provinces d’Hormuzgan et du Sistan-Baloutchistan, vers le sud et le sud-est de l’Iran, en passant par l’est du détroit d’Hormuz et des côtes de Makran.
1er jour : déploiement des forces
Selon la chaine de télévision iranienne anglophone, Press TV, au cours de la première étape lancée jeudi, les différentes unités terrestres, les avions de combat et les systèmes de défense aérienne ont été stationnés dans la partie sud-est du pays. En même temps, sur le plan maritime, en surface comme sous les eaux, des bateaux et des sous-marins ont été déployés dans la mer d'Oman.
Selon l'agence iranienne Irib, sont impliqués dans ces exercices les forces terrestres, aériennes et navales, la base aérienne «Khatam al-Anbia», les forces populaires, les unités Bassij, et des unités du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), et ce dans les zones terrestres, maritimes et aériennes.
Des armements individuels que collectifs comme les fusils Akhgar et Shaed ont été utilisés, ainsi que des chars Zolfaghar, Samsam, sans oublier les missiles de catégorie Nazeat, Fajr, des hélicoptères optimisés et le chasseur Saeqeh.
Les exercices terrestres se déroulent sur une zone de 43.000 km² et les forces y sont présentes depuis 50 jours : les unités d'infanterie, blindées, des drones de cyber guerre, des unités héliportées du bataillon 65 participent aussi à ces manœuvres défensives et offensives.
2ème jour : attaquer un débarquement ennemi
L’étape suivante effectuée le vendredi s’est axée sur la simulation par les unités de l'Armée de terre d’une très vaste offensive contre un ennemi supposé. L'hypothèse tactique de ces exercices a consisté en des combats de simulation d’assaut contre des ennemis qui auraient débarqué à l’issue d'une bataille navale sur les côtes iraniennes.
Selon Irib, des fusils iraniens Shahed et Akhgar ainsi que des chars Zolfaqar et Samsam ont été utilisés. En parallèle, ces effectifs étaient secondés par l'artillerie lourde et les missiles iraniens.
Tout au long de cette phase, la base aérienne de Khatam al Anbiya , tout en utilisant ses deux Centcoms tactiques, assurait la sécurité de la communication et brouillait les unités de télécommunications de l'ennemi, apportant un soutien ferme aux unités terrestres et navales en présence.
Les F4 et les Mirages de la force aérienne sont eux aussi intervenus pour apporter leur soutien aux unités terrestres.
3ème jour : intercepter des aéroglisseurs
Pour le troisième jour des exercices ce samedi, vont être menées des opérations pour repérer et intercepter les aéroglisseurs de l'ennemi hypothétique, poursuit Press TV.
Divers radars fixes et tactiques de surveillance visuelle, des sites d'écoute électronique, différentes artilleries ainsi que des systèmes de contrôle et des missiles seront également déployés.
Réactions: une désinvolture intéressée
Sur l’objectif de ces manœuvres, comme celui de toutes les autres manœuvres précédentes, Irib va droit au but : l'Iran entend faire comprendre à ses ennemis à quel point il est prêt à faire face au moindre agissement.
Du côté de ceux-là, forces est de constater que très peu de réactions ont été exprimées. Ni de la part des monarchies arabes, ni des dirigeants occidentaux.
En plus du mutisme des dirigeants israéliens, les medias israéliens dans leur ensemble accordent très peu d’importance à l’évènement iranien. Question de ne pas inquiéter leur opinion publique, ne serait-ce ! Le Jérusalem Post israélien se contente d’écrire qu’avec ses manœuvres de 7 jours, l’Iran veut montrer sa puissance militaire au monde.
Cette désinvolture qui semble bien calculée et mise en scène ne saurait tromper les observateurs qui disent s'attendre à ce que toutes les illustrations de ces exercices soient même passés au crible de tous les ennemis de l'Iran.
Préparer la guerre pour l'éviter
Pour leur part les dirigeants militaires, comme à chaque manœuvre militaire iranienne, ils adoptent un discours dans lequel ils véhiculent un message de paix, tout en vantant la puissance militaire de leur pays.
Les forces armées réalisent « l’une de leurs plus grandes manœuvres »,.., l’Iran « la quatrième puissance balistique du monde », s’est vanté le vice-commandant des forces terrestres, le général Kiumarth Haïdari.
L’armée « est capable de riposter à n’importe quelle agression ou menace », poursuit-il.
Tout en insistant que : «le message de ces manœuvres est celui de la paix, de la sécurité et de l’unité dans la région ».
Il est vrai que dans la conjoncture actuelle de la RII, et compte tenu du contexte explosif sévissant dans la région, toute démonstration de force, quand force est, relève de la vieille locution latine qui n’en finit pas d’être d’actualité.
« Si vis pacem , para bellum» : « Qui veut la paix prépare la guerre !! »
Avec Irib, al-Alam, Press TV.