Le dernier tour de table officiel entre les deux Corées remonte au mois de février.
La Corée du Sud a proposé lundi à la Corée du Nord des discussions de haut niveau sur la question douloureuse de la réunion des familles séparées par la guerre.
Ryoo Kuhl-Jae, ministre sud-coréen de l'Unification chargé des affaires nord-coréennes, s'est dit prêt lors d'une conférence de presse à rencontrer des représentants du régime nord-coréen à Séoul comme à Pyongyang.
Le ministre a ajouté qu'il espérait que la Corée du Nord donnerait suite à cette proposition. "Nous sommes prêts à discuter de tous les sujets d'intérêt mutuel", a dit le ministre, qui a précisé qu'une proposition officielle de relance des pourparlers avait été adressée à son homologue nord-coréen Kim Yang-Gon.
Outre la question des familles, le ministre a précisé que les pourparlers pourraient porter sur les événements organisés pour marquer le 70ème anniversaire de la division de la péninsule survenue à la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945, cinq années avant la guerre de Corée (1950-1953).
"Nous avons besoin de dialogue et de coopération pour mettre en oeuvre de tels projets", a-t-il dit. "J'espère que les pourparlers pourront alléger la douleur des familles séparées avant la Nouvelle année lunaire", a-t-il dit, en référence aux célébrations du 19 février.
Le dernier tour de table officiel entre les deux Corées remonte au mois de février. Il avait permis la réunion de familles mais le fil avait été ensuite rompu en raison d'un regain de tension militaire.
Les deux Etats rivaux avaient décidé en octobre de reprendre leurs discussions à l'issue d'une visite rarissime et inattendue à Séoul de trois dirigeants du régime nord-coréen.
Mais à la suite de heurts frontaliers, ce dialogue n'avait pas eu lieu. La situation ne s'était pas arrangée avec la dispersion au-dessus de la frontière commune de tracts hostiles au régime nord-coréen par des activistes sud-coréens.
Le Nord a demandé au Sud en préalable d'une reprise des discussions de faire cesser les lâchers de tracts. Séoul argue qu'il ne dispose d'aucun fondement légal pour interdire ces lâchers.
En état de confrontation quasi permanent, les deux Corées sont techniquement toujours en guerre, n'ayant pas signé de traité de paix après l'armistice.
Pour Hong Kyun-Ik, analyste à l'Institut Sejong, il n'est pas sûr que Pyongyang accepte "facilement" l'offre de Séoul en l'absence de geste sur la question des tracts.
Mais le régime nord-coréen "doit se sentir acculé" par la crise qui l'oppose aux Etats-Unis depuis le piratage de Sony Pictures que Washington attribue à Pyongyang, a-t-il jugé. La Corée du Nord pourrait se sentir encline à saisir la main tendue par Séoul pour tenter de désarmorcer les tensions.
"Le discours du Nouvel An que doit prononcer (le dirigeant nord-coréen) Kim Jong-Un va être scruté de près afin de voir si le Nord veut améliorer ou non ses relations", a ajouté l'analyste.