"A qui le tour ?": la presse tunisienne se félicitait samedi du départ de Moubarak et prévenait les autres "dictateurs" que la révolution dans le monde arabe est lancée.
"A qui le tour ?": la presse tunisienne se félicitait samedi du départ du président égyptien Hosni Moubarak sous la pression du peuple sur le "modèle" tunisien et prévenait les autres"dictateurs" que la révolution dans le monde arabe est lancée.
Al Shourouk (arabophone) affirme que Hosni Moubarak paie le prix de sa politique étrangère: il l'accuse d'avoir "vendu la cause palestinienne, encouragé les Américains à envahir l'Irak et d'être l'élève studieux des Américains et des sionistes".
"Cette révolution, c'est aussi la nôtre", titre le quotidien Le Temps (francophone). "Le président-dictateur (Hosni Moubarak) a enfin compris qu'aucune force, aussi puissante soit-elle, ne peut s'opposer à la volonté du peuple. Hélas pour lui, il l'a compris trop tard et n'a pas assimilé la leçon tunisienne pourtant toute récente", dit-il.
Pour Le Temps, les deux dirigeants autoritaires ont fait la même erreur: "Moubarak et Ben Ali avant lui sous-estimaient peut-être le sursaut de fierté et de dignité, enraciné au plus profond des deux peuples".
Et, dit-il, les autres leaders du monde arabe feraient bien d'en tirer la leçon: "La jeunesse égyptienne a suivi (la jeunesse tunisienne), et d'autres emprunteront demain le même parcours pour faire trembler les trônes de toutes les dictatures dans le monde arabe".
"A qui le tour ?" demande en Une Le Quotidien (francophone) qui fait la même analyse: "Les peuples arabes prennent leur destin en main. L'effet domino semble bien parti."
Dans un éditorial intitulé "Vendredi noir pour les dictateurs" - MM. Ben Ali et Moubarak ont tous les deux dû quitter le pouvoir un vendredi -, Le Quotidien prévient que désormais "rien ne peut résister à la volonté des peuples", en allusion aux régimes en place notamment en Algérie ou au Yémen également fortement contestés par la rue: "Les Tunisiens l'ont prouvé avec
brio, nos frères égyptiens l'ont confirmé de manière éclatante", dit-il.
La chute de Moubarak doit aussi donner du courage aux Tunisiens pour la transition, selon ce journal: "Les Tunisiens qui ont montré la voie à suivre, engrangent les dividendes de leur courage et de leur fierté pour chasser définitivement le doute et couper l'herbe sous les pieds des forces des ténèbres rétrogrades qui tentent par tous les moyens de semer l'anarchie dans
le but de saper la révolution", écrit-il en allusion aux caciques de Ben Ali souvent accusés de provoquer des troubles pour faire échouer la transition démocratique.
Le quotidien Assabah (arabophone) fait lui la comparaison entre "la chute du Pharaon" et celle de Carthage. "Entre la révolution tunisienne et l'intifada égyptienne, il y a plusieurs points communs: l'acteur principal, c'est une jeunesse prête au sacrifice et même au martyre. Les peuples tunisien et égyptien ont vaincu deux régimes qui tiraient leur force de la police et n'avaient aucune légitimité populaire.