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Le matériel de guerre que les USA fournissent à l’Ukraine

Le matériel de guerre que les USA fournissent à l’Ukraine

Le radar de contrebatterie LCMR représente le plus grand intérêt dans la liste divulguée du matériel et des équipements livrés.

Il est notoire que l’Ukraine reçoit du matériel de guerre étranger, notamment américain. En juin Forbes a déclaré que « disposant du matériel de guerre américain l’armée de l’Ukraine pourrait réprimer les mercenaires ». Cependant les premiers échantillons fournis sont pires que ceux dont dispose l’Ukraine.

En Afghanistan on prépare déjà pour l’envoi en Ukraine plusieurs Oshkosh, véhicules blindés à roues équipés d’une protection contre les objets explosifs et les embuscades MRAP (Mine-Resistant Ambush Protected). En Afghanistan ils sont 11 000 et les frais de transport et d’entretien d’un engin aux Etats-Unis s’élèvent à 250 000 – 300 000 dollars. Les transformer en de la ferraille en Afghanistan coûte 12000 dollars. C’est pourquoi dès décembre 2013 les Etats-Unis ont mis en vente 4000 véhicules à condition de leur retrait.

En 2011 j’ai eu une expérience personnelle de déplacement dans le sud de l’Afghanistan dans des Oshkosh avec des marines US. Le problème principal de ces véhicules était le terrain accidenté et le passage de cours d’eau. Ce n’est pas un hasard si les Etats-Unis se proposent, selon le journal Defense News, d’envoyer la moitié de ces véhicules à la ferraille. Ils ne sont pas une bonne alternative aux véhicules de transport de troupes ukrainiens Zachtchitnik. Les Ukrainiens ont également une alternative au grand Oshkosh, le camion immense ayant un blindage faible et une échelle pour monter dans la benne. C’est le véhicule Raptor mieux protégé et équipé.

Les livraisons de plusieurs Hummer (HMMWV) qui ne se sont pas faits une bonne réputation en Afghanistan sont plutôt un geste symbolique. Les ingénieurs ukrainiens ont depuis longtemps développé leurs équivalents. Il s’agit au premier chef du véhicule Spartan doté d’une tourelle robotisée au lieu d’un trou dans le toit du Hummer. Le véhicule blindé Dozor-B, modifié pour être conforme aux standards de l’OTAN, est fabriqué sous licence par la société polonaise Mista sous le nom d’Oncilla.

Le radar de contrebatterie LCMR représente le plus grand intérêt dans la liste divulguée du matériel et des équipements livrés. Trois systèmes sur 20 ont été déjà fournis. Mais leur rayon d’action est limité à 10 km tandis que les Etats-Unis ont décidé de ne pas livrer, en attendant, les systèmes plus puissants d’un rayon d’action de 60 à 100 km. Il est intéressant que dans ce domaine aussi il y a des équivalents tout à fait compétitifs : les systèmes Polojenié-2 et Zoopark-2. Cependant l’armée ukrainienne ne les achète pas et, de l’aveu des experts ukrainiens, l’armée est obligée de mener des tirs non ciblés sur des grandes surfaces.

L’impression se crée que les Etats-Unis, comme toujours, ne sont pas intéressés par le résultat, mais par le fait d’imposer à un pays leurs produits. Dans les situations de ce genre le soutien politique de Washington est accompagné de « bonus » sous forme d’achat d'équipements militaires américains et de services appropriés.

La situation est triviale. Kiev n’a pas d’argent pour acheter ses propres armements et matériel ? Ce n’est pas grave. Les finances seront octroyées dans le cadre des programmes du Pentagone Ventes militaires étrangères (Foreign Military Sales, (FMS) et Financement militaire étranger » (Foreign Military Financing, (FMF). Ces programmes ont été déjà lancés en Ukraine. Cependant les revenus seront virés sur les comptes des producteurs américains. Même si la supériorité du matériel américain sur le matériel ukrainien est parfois contestable il est évident que personne ne financera le développement du complexe militaro-industriel de l’Ukraine.

Il va de soi qu’au niveau officiel il est déclaré que toutes ces opérations aideront à moderniser l’armée ukrainienne et à réaliser la réforme militaire. En réalité il est question de s’emparer d’une part du marché de l’industrie de guerre ukrainienne au frais de l’Ukraine. Le plus étonnant c’est que cette situation n’a rien de neuf.

 

La voix de la Russie