Contrairement aux jours précédents, où les manifestations se déroulaient dans des villages de la banlieue de Manama, les affrontements de jeudi ont éclaté dans le centre de la capitale bahreïni.
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Amir AbdelLahian a mis en garde contre le fait que le " Bahreïn est incapable de résister aux conséquences de l'arrestation du secrétaire général d'alWefac, surtout que le processus de détention dans les conditions sensibles actuelles de la région est incompatible avec sa sécurité et as stabilité ".
Pour sa part, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad-Javad Zarif,a exhorté le régime bahreini la libération du secrétaire général de l’Association de l’entente islamique de Bahreïn, (Wefaq).
«Les comportements des autorités bahreinies envers leur peuple qui malgré les dures conditions politiques et sécuritaires de ces dernières années, n’a pas renoncé à sa démarche pacifique pour réaliser ses revendications , ne font que compliquer les choses et multiplier les dangers et menaces», a affirmé, le ministre iranien des Affaires étrangères.
Sur le terrain, des heurts ont opposé jeudi à Bahreïn, pour la cinquième soirée consécutive, la police antiémeute à des manifestants qui
réclament la libération du chef de l'opposition bahreinie dans ce royaume du Golfe allié de Washington, ont rapporté des témoins.
Contrairement aux jours précédents, où les manifestations se déroulaient dans des villages de la banlieue de Manama, les affrontements de jeudi ont éclaté en début de soirée, après la prière, autour de la mosquée Mumen dans le centre de la capitale bahreïni, ont indiqué des témoins.
La police antiémeute a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, et il y a eu des blessés et des arrestations, de même source. Les magasins ont aussitôt fermé.
Les heurts ont éclaté à la sortie des fidèles de la mosquée après une prière de solidarité avec cheikh Ali Salmane, chef d'Al-Wefaq, principal groupe de l'opposition bahreinie, a indiqué ce groupe dans un communiqué citant "l'Observatoire de Bahreïn pour les droits de l'Homme".
"Des dizaines de personnes (....), dont des femmes et des enfants, ont été interpellées" par les forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogène et de matraques contre les protestataires, selon le communiqué.
Cheikh Salmane, 49 ans, a été arrêté dimanche dernier à Manama. Il est accusé d'appel à la haine et à la violence dans ce royaume dirigé par la dynastie des Al-Khalifa.
Lundi soir, il a été formellement inculpé "d'incitation à un changement de régime par la force, par des menaces et des moyens illégaux", et placé en détention pour 7 jours.
Le parquet a indiqué jeudi dans un communiqué poursuivre l'interrogatoire de cheikh Ali Salmane, en le confrontant avec des enregistrements de ses déclarations en public.
Le prévenu était assisté de ses avocats et a pu recevoir dans son lieu de détention la visite de membres de sa famille et de ses avocats, selon le communiqué.
Dans certains de ces enregistrements, cheikh Salmane avoue s'être vu proposer, lors d'un déplacement à l'étranger, de militariser le mouvement de contestation à Bahreïn, "mais il a refusé" la proposition, affirme le procureur général par intérim, Nayef Youssef Mahmoud.
Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a annoncé jeudi sur Twitter avoir interdit une manifestation que l'opposition envisage d'organiser vendredi dans une banlieue de Manama.