Libanais et Syriens ont toujours voyagé librement à travers la frontière depuis l’indépendance de leur pays dans les années 40.
Beyrouth va imposer des visas aux Syriens pour la première fois dans l'histoire des deux pays, afin de juguler l'afflux de réfugiés au Liban qui en accueille déjà plus d'un million, selon les autorités.
Les nouvelles règles, publiées dans un document sur le site internet de la Sûreté générale libanaise, entrent en vigueur le 5 janvier et sont réparties sur six catégories de visas et deux catégories de séjour, octroyés à la frontière et non pas à l'ambassade du Liban à Damas.
Libanais et Syriens ont toujours voyagé librement à travers la frontière depuis l'indépendance de leur pays dans les années 40. Les ressortissants des deux pays devaient produire uniquement une pièce d'identité sans autre document.
Ces nouvelles règles interviennent après une série de mesures prises par les autorités libanaises pour tenter de juguler l'afflux des Syriens fuyant la guerre dans leur pays.
En octobre, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas avait indiqué que le Liban ne recevait plus de réfugiés syriens, sauf exceptionnellement pour " des raisons humanitaires".
Avec la nouvelle mesure, "c'est la première fois dans l'histoire des deux pays que le Liban demande aux Syriens de préciser le motif de leur entrée", a indiqué samedi à l'AFP Derbas.
"L'objectif est d'empêcher (les Syriens) de se réfugier" au Liban et (...) de réguler l'entrée des Syriens de manière plus sérieuse", a-t-il poursuivi.
Ainsi, sont octroyés des visas touristiques, médicaux, d'étudiants, de transit, pour consultation d'une ambassade étrangère ou pour ceux qui bénéficient d'une prise en charge par un Libanais. Des séjours temporaires sont accordés aux hommes d'affaires et propriétaires d'un bien immobilier.
Le visa touristique requiert par exemple une réservation d'hôtel, une pièce d'identité valable ainsi que la possession de 1.000 dollars.
Contacté par l'AFP, un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat, affirmant que l'agence "étudiait" les nouvelles règles.
Parmi les pays voisins de la Syrie, le Liban est la nation qui reçoit le plus grand nombre de réfugiés proportionnellement à sa population de quatre millions d'habitants.