23-11-2024 06:46 PM Jerusalem Timing

Le changement démographique en Irak, prélude à la partition

Le changement démographique en Irak, prélude à la partition

Kirkouk a connu en une seule année une augmentation de 2.3% la population kurde.

Des politiciens irakiens ont mis en garde contre le changement démographique qui a eu lieu en Irak après l'invasion du groupe terroriste Daesh (EI) de plusieurs provinces du pays, une mesure qui sera un prélude à la partition du pays en "trois pays sectaires", avertissent-ils.

Les provinces de Ninive, Kirkouk et Diyala ont subi un changement démographique majeur. A Ninive, la ville de Talafar à majorité turkmène et la plaine de cette province habitée par des chrétiens sont devenues sous le contrôle de Daesh.

Dans une interview au journal libanais al-Akhbar, Raad Dahlaki, député de la province de Diyala, précise que "Diyala représente un mélange harmonieux de toutes les composantes du peuple irakien, mais cette ville a subi un changement démographique planifié par l'extérieur, parce qu'elle jouit d'un statut géopolitique distingué, vu qu'elle se situe entre l'Iran, Bagdad et la province du Kurdistan".  

Selon lui, "des régions comme Jaloula et Saadiya ont été libérées du contrôle de Daesh, mais les forces de sécurité ont refusé aux habitants de rentrer chez eux, alléguant que les routes et les maisons y sont piégées".

Ce même député a appelé le gouvernement irakien et les politiciens à "réaliser la dangerosité d'une telle mesure qui vise à semer la haine sectaire entre les composantes du peuple irakien", soulignant que "Diyala a connu avant le 10 juin dernier plusieurs conflits dans le but de changer son identité et d'en chasser une composante essentielle de sa population".

Pour sa part, le membre de la "coalition nationale" parlementaire, Fawzi Torzi a dénoncé "un complot international et régional pour déchirer le tissu irakien et l'unité nationale, un complot tramé par des pays arabes".

Et de souligner que le changement démographique est le projet du vice-président américain, Joe Biden, qui cherche à diviser l'Irak en trois pays confessionnels.

Ce même député explique le premier perdant du projet de Biden est la communauté turkmène, parce que tous ses territoires sont usurpés depuis la chute de Mossoul, à l'exception d'Amerli.

"Le gouvernement irakien est faible, et l'Irak n'est même pas un pays, mais un projet de pays. Si nous voulons sauver l'Irak nous devrons appliquer la loi de l'Etat", a-t-il dit.

Watheq el-Hachémi, président du groupe irakien d'études stratégiques, assure que le changement démographique est le début de la partition de l'Irak sur une base sectaire. "Ce dernier changement démographique a eu lieu à cause de la guerre contre Daesh. Certaines parties ont exploité cette guerre pour s'étendre et diviser l'Irak sur une base confessionnelle".  

Et de citer l'exemple de Kirkouk qui a connu en une seule année une augmentation de de 2.3% la population kurde, ce qui est un signe dangereux qui assure que Kirkouk sera vidé de sunnites, et d'autres communautés mineures.

Sur cette question, le journaliste irakien Ahmad Mohammad explique que "le changement démographique sert le projet de certains politiciens qui soutiennent l'idée du séparatisme, parce que certaines provinces regroupent désormais une seule communauté sectaire".

Et d'avertir que "la coexistence entre les composantes irakiennes est en train de se briser au profit d'agendas et d'idées appelant à la division du pays".