Sans faire attention aux erreurs graves qu’ils commettent, les Américains continuent à poursuivre leur rêve de devenir une hégémonie énergétique. Mais ce rêve n’est probablement qu’une nouvelle bulle « made in the USA ».
La « bulle » de l’économie américaine continue à augmenter. Après l'effondrement du marché de l’immobilier et de l’e-commerce au début des années 2000, un nouveau rêve américain est sur le point de s’effondrer. C’est celui de la révolution de l’huile de schiste. Le pic de la production de cet hydrocarbure pourrait être atteint dès l’année prochaine. Ensuite, une fois l’euphorie temporaire sera passée, il va falloir augmenter les importations.
Les appareils de forage ont déjà été déployés en masse aux Etats-Unis, dans le but non seulement d’approvisionner en hydrocarbures le pays, mais aussi pour exporter l’huile de schiste. Désormais les entreprises en charge des projets n’ont pas beaucoup de choix : soit de forer sans faire des bénéfices, soit de tout simplement arrêter la production. La plupart des entreprises fonctionnent pour payer au moins les salaires aux employés. Et les sociétés productrices de l’huile de schiste ont contracté des crédits qu’ils n’arrivent pas à rembourser. Une situation qui ne peut pas durer longtemps, compte tenu des difficultés que rencontre le secteur.
La plupart des acteurs de ce secteur énergétique vit grâce aux fluctuations du marché. En se basant sur les chiffres de l'Agence d’information sur l’Enregie (Energy Information Administration), Barack Obama a promis une production stable pour cent années à venir. Sauf qu’il n’a pas tenu compte dans ses calculs du fait que le volume produit est trois fois moins important que toutes les réserves. Mais la foi dans un avenir brillant de l’énergie de schiste reste bien vivante. Les volumes de production augmentent, les coûts baissent et cette baisse des prix sera bénéfique pour l’économie américaine, car les Américains pourront faire des économies sur l’essence. En attendant, les Etats-Unis se sont transformés soudainement en le plus gros importateur et le plus gros producteur.
Certains experts reconnaissent que la révolution de schiste a été prématurée. Des études récentes montrent que les réserves sont deux fois moins importantes que le volume annoncé par le gouvernement américain. Quant au maintien de la production à un niveau nécessaire, cela risque de coûter trop cher pour qu’on parle des bénéfices.
Mais la position globale de Washington sur cette question ne change pas pour l’instant. Les experts ne croient pas en un effondrement possible du secteur de l’exploration de l’huile de schiste. Tout simplement parce que cet effondrement ne peut pas avoir lieu. Tout comme Enron, qui contrôle de fait le marché et de ce fait ne devait pas faire faillite.
Sans faire attention aux erreurs graves qu’ils commettent, les Américains continuent à poursuivre leur rêve de devenir une hégémonie énergétique. Mais ce rêve n’est probablement qu’une nouvelle bulle « made in the USA ».
La Voix de la Russie