Le programme nucléaire algérien a été un sujet de discussion au niveau des commissions au Conseil national de sécurité américain en 1991.
Depuis 1991, les Etats-Unis soupçonnent l’Algérie d’avoir un programme nucléaire secret en vue de fabriquer une bombe atomique.
Pour ce faire, ils ont espionné l’Algérie par le biais de bases d’espionnage installées au Maroc et par la prise de photos à partir des satellites américains des réacteurs d’Aïn Ouessara.
La publication des archives américaines a révélé que les USA ont effectivement espionné le programme nucléaire algérien et plus particulièrement le réacteur nucléaire d’In Oussera installé en partenariat avec les Chinois. Ce réacteur de 15 MW a toujours eu une destination civile mais les Américains ont soupçonné l’Algérie de cacher une autre intention à caractère militaire.
Ces documents d’archives montrées par la chaine Qatarie Al Jazeera révèlent par ailleurs que les Etats-Unis ont exprimé leurs inquiétudes et leur mécontentement à la France afin que celle-ci fasse pression sur Alger par le biais de la Chine.
Les mêmes archives révèlent que le ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Roland Dumas, s’était déplacé en Chine et il avait été informé par son homologue chinois d’une coopération entre son pays et l’Algérie dans le domaine du nucléaire.
Les Chinois ont rétorqué au ministre français que leur programme de coopération ne violait aucunement leurs engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires puisqu’il s’agissait d’un programme à caractère civil.
Les Etats-Unis avaient, également, envoyé un représentant à Pékin et avaient demandé à leur ambassade à Hong Kong de donner tous les détails sur la coopération sino-algérienne.
Ils ont même demandé à la Suisse, selon les archives montrées par Al Jazeera, de ne pas vendre à l’Algérie des équipements qui rentrent dans le cadre de la fabrication militaire.
En effet, le 7 août 1991, ils ont demandé à la Suisse de refuser de vendre des pompes utilisées dans la fabrication nucléaire sous prétexte que l’Algérie n’avait pas respecté ses engagements après l’achat d’un matériel de l’Argentine.
Le programme nucléaire algérien a, également, été un sujet de discussion au niveau des commissions au Conseil national de sécurité américain en 1991. Les réacteurs d’Aïn Ouessara devraient être mis en service en 1992.
Des questions ont été soulevées autour du volume de l’un des réacteurs suivant des images prises des satellites. Washington avait estimé que sa capacité atteignait 50 méga watts et non pas 15 méga watts comme il était prévu à cette époque-là.
Le ministre algérien des affaires étrangères de l’époque, Sid-Ahmed Ghozali, avait défendu le droit de l’Algérie d’exploiter l’énergie nucléaire à des fins civiles et a demandé à ce qu’une commission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vienne visiter les installations algériennes pour s’en rendre compte. Mais cela n’a pas suffi à rassurer les Américains qui ont continué à espionner le programme nucléaire algérien.
Depuis, l’Algérie a réussi à rassurer ses partenaires internationaux en signant tous les traités se rapportant à la question et en permettant à l’AIEA de visiter ses installations. Outre la Chine, l’Algérie a également signé des mémorandums et des accords dans le domaine de l’exploitation de l’énergie nucléaire à des fins civiles avec d’autres nations à l’instar des Etats-Unis, la Russie et la France. L’Algérie compte d’ailleurs se lancer dans la production de l’électricité d’origine nucléaire à l’horizon 2020-2025.
Rassurés, aujourd’hui les Etats-Unis d’Amérique appuient le programme de développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques mené par l’Algérie, avec laquelle ils entretiennent des relations « fructueuses » dans ce domaine, avait affirmé en février 2014 à Alger Mme Susan F. Burk, représentante spéciale du président américain Barack Obama pour la non prolifération nucléaire.
« Les Etats-Unis d’Amérique appuient tous les pays qui développent l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, dont l’Algérie », a indiqué Mme Burk, lors d’une conférence de presse tenue à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.
Algérie 1