Des manifestations dans la Ghouta occidentale pour exiger le départ des milices
Dans la Ghouta orientale à l’est de la capitale syrienne les jeux ne sont pas encore faits.
A peine la milice soutenue par l’Arabie saoudite, Jaïch al-Islam (armée de l’Islam) a-t-elle délogé son ancien frère d’arme, le Jaïch al-Oumma (l’armée de la Nation) que le Jaïch al-Hurr (l’Armée syrienne libre - ASL) lui a déclaré la guerre.
« Toute agression contre Jaïch al-Oumma (JO) est une agression contre toutes les formations de notre front. Nous ne garderons pas les bras croisés face à cette offensive traitre dont est victime Jaïch al-Oumma dans la Ghouta orientale », a menacé l’ASL dans un communiqué publié lundi. Accusant la milice pro saoudienne d’avoir aussi livré Jobar et la Ghouta au régime, elle s’est engagée à mener contre elle « une guerre globale ».
Lancée depuis la semaine passée par Jaïch al-Islam (JI), dont le commandant Zahrane Allouche est l’homme de main de l’Arabie saoudite dans cette région, une campagne d’élimination contre la milice JO avec pour slogan « purifier le pays de la souillure des corrompus », s’est soldée par la capitulation de cette dernière.
Selon al-Hadath News, les accusations de corruption n'ont aucune valeur parce que la milice de Allouche trempe aussi dedant et est accusée de s'accaparer les produits alimentaires qui parviennent dans cette région. En effet, il y a plusieurs plusieurs manifestations dans la Ghouta contre les exactions de la JI.
Dans sa lutte contre la JO, ce sont les cinq heures du dimanche matin qui ont été fatidiques. De même le consentement du commandement militaire unifié qui regroupe les autres milices de la Ghouta, en l’occurrence l’Union Islamique des soldats du Levant, l’unité de Rahmane, et le mouvement des libres du Levant islamique (soutenus par le Qatar). Malgré sa profonde rivalité avec JI, la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra lui a aussi prêté main forte, pour en finir avec la JO dont l’influence ne cessait de grandir.
Les quatre sièges de la milice dans la ville de Douma ont été incendiés, des dizaines de ses miliciens ont été tués et des centaines d'autres ont été arrêtés.
Dont son numéro un, Abou Sobhi Taha (photo en haut à droite), son fils, son responsable médiatique et ses chefs militaires. Le sort de Taha est toujours inconnu.
Selon le journal al-Akhbar, Allouche n’a pas manqué l’occasion de « fêter son petit triomphe » sur les réseaux sociaux, dont Twitter (à droite), en forçant la dose de ses mensonges. Ce qui s’est retourné contre lui. Se targuant entre autre d’avoir en même temps « fait tomber deux avions militaires de l’armée syrienne, un Mig-23 et un Soukhoï-24 », il est devenu la risette des internautes de Douma, car aucun appareil n’a été vu à Douma en train de s’écraser ces derniers jours!
Manifestations contre les milices
Selon le correspondant de la télévision iranienne arabophone al-Alam en Syrie, plusieurs manifestations ont eu lieu dans les régions de la Ghouta de l’ouest et celle proche du mausolée de Sayeda Zainab (la petite-fille du prophète Mohammad (s) pour réclamer la fin des exactions des milices et l’amorcement de la réconciliation avec les forces régulières.
Même scène de colère dans la localité Beit-Sohom, au sud de Damas, où pour le septième jour consécutif, près d’un millier de manifestants syriens , selon le journal libanais al-Akhbar ont défilé dans les rues pour exiger le départ de la branche armée d’Al-Qaïda le front al-Nosra et la réconciliation avec les forces gouvernementale.
Kobané: 80% purifiée de Daesh
Au nord de la Syrie, dans la ville kurde de Aïn al-Arab (Kobané), les forces de protection du peuple kurde poursuivent leur avancée. Selon al-Alam, les YPG contrôlent désormais 80% de cette ville frontalière avec la Turquie. Dernier exploit : elles contrôlent la totalité du carré gouvernemental sécuritaire dans lequel se trouvaient les bureaux officiels et les sièges des forces de sécurité.