Un groupe d’extrême-gauche revendique un attentat contre la police à Istanbul
La police turque a essuyé mardi une deuxième attaque en quelques jours avec un attentat-suicide commis par une femme contre un commissariat d'un quartier très touristique d'Istanbul qui a provoqué la mort d'un policier, ont annoncé les autorités cités par l'AFP.
La femme auteur de l'attaque, morte dans l'explosion de sa charge et dont l'identité n'a pas été officiellement établie, s'est présentée devant un poste de police du quartier de Sultanahmet en prétextant avoir perdu son portefeuille, selon les mêmes sources. Elle a alors actionné sa charge.
Dans un communiqué publié sur son site internet, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) a indiqué que l'auteure de cette tentative d'attentat, Sultan Kalsen, s'était "sacrifiée" pour "demander des comptes" au parti au pouvoir à Ankara, dont quatre ex-ministres, accusés de corruption active, n'ont pas été renvoyés lundi devant la justice par une commission parlementaire.
Le DHKP-C a aussi présenté cette dernière attaque comme une riposte à la mort du jeune manifestant Berkin Elvan, touché à la tête par des grenades lacrymogènes tirées par la police lors de la contestation anti-régime de l'été 2013.
"La femme kamikaze s'est approchée des policiers et s'est fait exploser", a raconté à la presse le gouverneur de la plus grande ville de Turquie, Basip Sahin. "Elle s'est approchée de la police vers 17h00 (15h00 GMT) en disant en anglais +j'ai perdu mon portefeuille+. C'est tout ce que je peux dire", a-t-il ajouté, peu de temps après l'explosion.
Grièvement blessé, un policier est mort à l'hôpital, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.
Un second fonctionnaire de police est "plus légèrement blessé", a dit M. Sahin.
Les forces de l'ordre ont immédiatement bouclé les abords du commissariat de police, situé dans un quartier de la partie européenne d'Istanbul, où se trouvent notamment la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue.
Selon les médias turcs, deux autres engins explosifs ont été désamorcés par la police sur le corps de la "kamikaze".
Répondant aux questions de la presse, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a estimé que la bravoure de nos forces de sécurité qui se sont sacrifiées a empêché un bilan plus lourd". "Une vaste enquête est en cours pour identifier l'organisation à l'origine de cette attaque", a ajouté M. Davutoglu.