S.Nasrallah appelle à protéger l’Islam de la plus grande menace qui pèse sur lui. Et d’assurer que les terroristes sont incapables d’envahir le Liban.
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a comparé le régime bahreïni à "Israël", évoquant le processus de naturalisation d'étrangers à grande échelle dans le but de changer l'équilibre démographique sectaire dans le pays au détriment de la population d'origine.
Sayed Nasrallah a dans ce contexte averti contre les répercussions de l'arrestation d'un dirigeant de l'opposition bahreinie cheikh Ali Salmane, dénonçant une politique suspicieuse de la part des autorités dans le but de justifier une répression sanguinaire d'un soulèvement des plus pacifiques.
Le secrétaire général du Hezbollah a en outre mis en garde contre le plus grand danger qui menace l'Islam, à savoir, les exactions des groupes terroristes takfiristes qui ont faussement brandi l'étendard de l'Islam et du prophète Mohammad (S) et qui portent atteinte à cette religion divine.
S'exprimant à l'occasion de la naissance du prophète de l'Islam Mohammad (S), et de la fondation de l'association caritative al-Emdad, qui prend soin des orphelins et des familles des martyrs, Sayed Nasrallah a appelé la nation islamique à combattre l'esprit takfiriste par tous les moyens disponibles, assurant que les dignitaires et les oulémas ont le devoir de protéger l'Islam contre la dangereuse atteinte qu'il subit de nos jours.
Selon lui, les Libanais sont capables de vaincre les takfiristes comme ils ont fait pour les Israéliens et pour tous ceux qui ont cherché à agresser le Liban. Il a rassuré les Libanais quant à la faiblesse des terroristes d'envahir les régions frontalières comme ils menacent sans cesse, appelant les médias à ne pas jouer le jeu médiatique et psychologique des terroristes.
Dans ce qui suit les idées principales du discours du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah:
"Au début je présente mes félicitations à tous les musulmans à l'occasion de l'anniversaire du dernier Messager de Dieu et la naissance de son petit-fils l'imam Jaafar Sadek, tout en félicitant musulmans et chrétiens pour la naissance du Christ.
Nous félicitons surtout les soldats, les officiers de l'armée et des services de sécurité, les combattants de la résistance déployés sur toutes les frontières pour protéger le pays des agressions sionistes et takfiristes. Ils sont là-bas dans les positions élevées et sur les collines hautes de 2000m, ils insistent malgré le froid glacial à protéger le pays. Ils sont les véritables protecteurs du peuple libanais et de l'humanité dans ce pays.
Je félicite aussi les familles des martyrs qui grâce au sang de leurs fils, nous avons pu réaliser tous ces exploits.
Avant de commencer mon discours, je présente mes condoléances pour la famille du grand dirigeant politique libanais, le député Omar Karamé. Ce dirigeant patriotique occupait une importante place nationaliste et était un véritable soutien aux mouvements de résistance au Liban et en Palestine. Il fut l'exemple du politicien honnête. J'espère que son fils le ministre Ahmad va pouvoir continuer sur la voie patriotique de son père.
En cette occasion aussi, je félicite tout le cadre travaillant pour l'institution caritative d'al-Emdad qui offre de grandes aides aux familles des martyrs.
Au début, nous avons choisi cette année le slogan "Mohammad, le prophète de la miséricorde". Certes, la personne du prophète fut l'incarnation essentielle de la miséricorde divine en faveur de l'humanité entière.
Dès son jeune âge, le prophète a orienté ses compagnons et ses adeptes vers l'adoption de la morale divine. Parmi l'une des actions recommandées à tous les musulmans est de commencer tout acte par "bismillahi Rahmane Rahim" (Au nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux).
Le premier verset de la première sourate du Saint Coran, celle d'al-Fatiha, insiste sur la miséricorde divine, pour que ce concept soit intégré en notre personnalité, pour que nous devenions parmi les personnes miséricordieuses. D'ailleurs, le prophète l'était dans chaque détail et à chaque occasion de sa vie.
Malheureusement, en cette époque, nous avons besoin de rappeler aux gens le caractère miséricordieux du prophète, à cause de groupes qui ont faussement brandi l'étendard de l'Islam, et qui ont porté atteinte à l'Islam et au prophète. Ils ont commis des massacres, égorgé des milliers de gens, comme dernièrement au Yémen juste parce qu'ils commémorent l'anniversaire du prophète. Ces groupes ont-ils vraiment le droit de se présenter comme étant des partisans au prophète?
Le mal qui frappe l'Islam
Ce problème actuel est l'un des plus grands maux qui frappent notre religion. L'ampleur des atrocités commises par ces groupes, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Afghanistan et aujourd'hui le terrorisme frappe les pays qui ont exporté ce danger, le rôle médiatique qui a assuré une couverture de grande échelle à ces actes terroristes et la cruauté des ennemis qui exploitent ces actes pour porter atteinte à l'Islam, tous ces facteurs sont derrière l'aiguisement de cette crise.
Toute la nation se doit de combattre ces groupes takfiristes terroristes, de les isoler voire de les éliminer.
Ces groupes constituent un danger pour les peuples de la région, au niveau des ressources, de la vie de la population, de la sécurité, de la dignité, mais aujourd'hui, ils constituent la plus grande menace à l'Islam et au prophète.
Sachant qu'il faut recourir à tous les moyens pour défendre la religion divine. Les oulémas et dignitaires doivent laisser tomber toutes les barrières dans la défense de l'Islam, à l'instar du soulèvement du petit-fils du prophète l'imam Hussein, qui a rejeté l'injustice et l'hypocrisie malgré le manque de soutien et de partisans.
La confrontation des groupes terroristes takfiristes ne se limite plus à la défense de certaines régions, gouvernements ou carte politique. On est désormais appelé à protéger l'Islam en entier. Ces groupes ont porté atteinte à la religion islamique et au Messager de l'Islam beaucoup plus que les caricatures offensantes contre le prophète Mohammad.
Insistance sur la prise en charge des orphelins
Passons à la question des orphelins, et à l'institution al-Emdad:
Le Saint Coran insiste largement sur la question des orphelins. Ils ont été cités plus de 23 fois en plusieurs occasions, signe sur la nécessité de les prendre en charge à tous les niveaux, matériel ou moral qu'il soit. Notre prophète était aussi orphelin, s'intéressait largement à cette question. Quand nous insistons sur l'attention qu'il faut prêter aux orphelins, ceci ne signifie pas seulement le souci financier, mais aussi affectif et social.
Et notre religion regorge de hadiths évoquant le statut du croyant qui prend soin des orphelins dans l'au-delà. Un tel soin a des effets positifs sur le plan moral et matériel sur le croyant lui-même aussi.
Nous saluons les mères et les épouses des martyrs qui se sont sacrifiées dans la perspective d'éduquer et de prendre soin de leurs orphelins. Il existe de nombreuses associations qui prennent soin des orphelins, comme l'association al-Emdad, fondée par le guide de la révolution islamique l'imam Khomeiny. Le fait d'assumer cette responsabilité unit nos efforts et rapproche toutes les franges de la société.
Dialogue prometteur avec le Futur
Au sujet du dialogue en cours entre le Courant du Futur et le Hezbollah, sous le parrainage du chef du Parlement Nabih Berri: Ce dialogue se fait avec un grand sérieux de la part des deux parties et ceci a réconforté le pays. D'aucuns continuent de mettre en doute l'efficacité de ce dialogue. A la base des deux séances qui ont eu lieu, je suis optimiste quant à la possibilité d'arriver aux résultats escomptés, même si tous les points de litige ne seraient pas réglés. Nous cherchons à travers ce dialogue à organiser nos différends, à reporter les échéances qui suscitent le désaccord et à s'entendre sur les points de rapprochement. Sans doute, ce dialogue laisse des effets positifs sur les communautés du pays.
Lorsque chacun de nous a confiance en soi et en ses alliés, il peut aller tranquillement au dialogue, et quand ses alliés participent à un dialogue, il les soutient dans leur décision. Nous avons toujours appelé à garder un point de retour au niveau du discours médiatique et politique parce que les Libanais n'ont d'autre choix que de se mettre ensemble.
Nous n'avons point prétendu que le dialogue résoudra les questions stratégiques. Le Liban vit dans une région frappée par de violentes tempêtes. Pour cette raison, le plafond qui a été fixé pour ce dialogue fut la protection du pays.
Sur le plan international, des groupes et des pays ne profitent pas d'un tel rapprochement parce qu'ils veulent déclencher une guerre sectaire. Pour cette raison, ils mènent une campagne contre ce dialogue.
Par ailleurs, ce dialogue bilatéral ne remplace en aucun cas un dialogue national incluant toutes les parties libanaises. Ce dialogue pave la voie au dialogue national. Qu'il y ait de dialogue bilatéral, trilatéral ou toute autre forme d'entente dans l'objectif de régler nos différends. Nous en avons besoin pour sauver le Liban et trouver un climat positif qui réconforte tous les Libanais.
Cette question permet aux Libanais de tenir l'échéance présidentielle dans les plus brefs délais. Seuls les Libanais sont capables de s'entendre pour mener à bien l'élection du président. N'attendons aucun accord international ou régional.
Ce dialogue dérange certaines parties qui ne peuvent supporter que les musulmans et les chrétiens se mettent pour parler ensemble. Ils cherchent à déclencher une guerre islamo-chrétienne et les imbéciles parmi les groupes takfiristes les aident à cet égard. Tous les peuples de la région profitent plus du rassemblement et du dialogue par les moyens pacifiques, et c'est ce que nous avons fait sans hausser le plafond de ce dialogue.
Un mot sur les conditions climatiques dans le pays: nous appelons l'Etat mais aussi la population à conjuguer les efforts pour traiter les répercussions de la tempête de neige surtout dans les régions qui ont subi des dégâts. Nous devons travailler pour combler les lacunes dues à l'absence de l'Etat dans certains endroits du pays.
Et un appel à régler le dossier des déchets et à ne pas laisser ce litige diviser le gouvernement. Il est honteux d'utiliser une affaire pareille dans des batailles politiques. Un tel différend provoque une crise dans le pays. Les autorités politiques ne doivent pas laisser tomber cette question, et geler toutes les affaires du pays parce que certains ministres sont en désaccord au sujet du traitement du dossier des déchets.
Les terroristes incapables de nous envahir
Sur le plan sécuritaire, le Liban a connu un certain niveau de sureté grâce aux efforts des services de sécurité, de l'armée et de la résistance. Je prie les médias de ne pas jouer le jeu médiatique des groupes terroristes qui menacent de temps à autre d'envahir les régions frontalières. Nous devons calmer les gens, surtout que dans la plupart des cas, ces informations sont infondées ou encore sont amplifiées. C'est le jeu mensonger des groupes terroristes qui pendant les derniers mois n'ont pas réussi à reprendre un village et un seul dans la région du Qalamoun.
Je m'adresse aux habitants de la Békaa surtout: par nos efforts, nous allons vaincre les terroristes takfiristes, les moyens ne nous manquent pas. Ni la tempête, ni les maux, ni les martyrs, ni les responsabilités, ni le froid ne peuvent fléchir nos combattants à protéger le pays. N'intimidez pas les gens. Nous sommes toujours là, prêts à combattre et à vaincre ces groupes terroristes rassemblés de toutes pièces.
Les autorités bahreinies jouent le jeu d'Israël
Je voudrais juste m'arrêter sur la situation à Bahrein. Ces derniers jours, les autorités bahreinies ont arrêté le chef de l'opposition cheikh Ali Salmane que Dieu le protège. Certes nous condamnons cet acte, et nous sommes convaincus que les autorités bahreinies sont entrées droit dans le mur. Tous leurs calculs et leurs paris ont échoué face à un peuple qui a choisi une révolution pacifique. Ils n'ont jamais recouru à la violence pour riposter aux exactions des autorités. L'opposition a toujours opté pour leur dialogue, mais les autorités misaient sur la fatigue du peuple. C'est un exemple distingué que nous ne trouvons pas ailleurs dans le monde.
Pourtant, l'opposition à Bahrein est comme tout autre groupe politique, capable de s'armer et de militariser sa révolution. Mais la volonté de cette opposition rejette un tel changement de la nature de leur soulèvement. Ce qui se passe à Bahrein ressemble beaucoup à ce qui a eu lieu en Palestine. Un processus de naturalisation d'étrangers à grande échelle est en train de se faire pour changer l'équilibre démographique sectaire dans le pays, au détriment de la population d'origine.
Les autorités ont misé à pousser les jeunes bahreinis à recourir à la violence, ce qui constituera un alibi pour réprimer et écraser l'opposition. Sachant que la culture et la direction de l'opposition sont deux facteurs ayant préservé le caractère pacifique de la révolution. Ce qui est paradoxal dans la politique des autorités c'est qu'elles accusent cheikh Ali Salmane d'inciter à la violence pour renverser le régime, alors qu'il est le dirigeant qui a fortement affiché son attachement au dialogue!
Ce que font les autorités dans ce pays est une idiotie. Le peuple est décidé à poursuivre son mouvement pacifique et nous appelons tout le monde et toutes les institutions internationales de droits de l'homme à soutenir la cause de ce peuple. Nous soutenons l'attachement de la population à sa révolution pacifique alors que nous avons de fortes raisons pour croire que les autorités veulent provoquer une confrontation armée pour justifier toute répression par la force de ce soulèvement.