le CRIF donne ses consignes au locataire de l’Élysée.

Les actes islamophobes se multiplient en France depuis la fusillade au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Plusieurs agressions ont été enregistrées à Paris durant la journée du samedi 10 janvier, a-t-on appris ce dimanche auprès d’Abdallah Zekri Président de L’observatoire contre l’islamophobie.

Une mosquée a été visée samedi par des tirs, un imam de la mosquée de Paris a été agressé par des jeunes dans le métro, et deux jeunes filles voilées ont été également agressées.

Pourtant, sur les 17 personnes qui sont mortes depuis mercredi dans des attaques en France, deux sont musulmanes.

Dont Ahmad Merabet (42 ans), le deuxième policier qui a été abattu en dernier, et dont les images ont fait le tour du monde. Le deuxième musulman travaillait dans la rédaction de Charlie Hebdo.

Depuis mercredi, plusieurs lieux de culte ont été visés à travers la France.

Le site d'information français WSWS en a dressé le bilan .

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un suspect a été interpellé, rapporte La Nouvelle République, après avoir tagué “Mort aux Arabes” sur le portail de la mosquée de Poitiers.

Vendredi matin des tags ont été tracés à la peinture sur le portail de la mosquée de Bayonne, tels que «Charlie liberté». «Assassins» et «Sales arabes» ont aussi été tracés sur une poubelle de la mosquée.

Des explosions se sont fait entendre jeudi près de la mosquée au Mans. Le lendemain matin, les policiers retrouvaient une grenade à plâtre dans l’enceinte du lieu de culte, ainsi qu’une balle ayant traversé l’une des vitres.
Des tirs à petit plomb ont été tirés sur une porte de la salle de prière à Port-la-Nouvelle sans faire de victime.

Une vitrine kebab jouxtant la mosquée de Villefranche-sur-Saône a été soufflée par une explosion, tandis qu’en Corse dans la ville de Corte, une tête de sanglier et des viscères ont été accrochées dans la nuit sur la porte d’entrée du lieu de prière musulman de Corte.

Des personnes ont aussi été visées physiquement ou intimidées. Un lycéen qui a été insulté et roué de coups en marge de la minute de recueillement observée au lycée de l’Oiselet à Bourgoin-Jallieu.

Dans une rue de Caromb (Vaucluse), une voiture appartenant à une famille musulmane a été criblée de balles, rapporte Le Figaro. Aucun blessé n’est à déplorer.

Les Musulmans dans la marche

Ces nombreux actes islamophobes n’empêcheront pas la communauté musulmane à participer « en force », à la marche contre le terrorisme qui aura lieu aujourd’hui (dimanche), affirme M.Zekri.

Il a assuré qu’en dépit des appels lancés sur les réseaux sociaux pour « ne pas manifester aux côtés de Benyamin Netanyahou, les musulmans seront nombreux ».

En effet, ainsi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ainsi que le ministre des AE israélien Avigdor Lieberman se trouvent déjà à Paris pour participer à la manifestation en question.

 

Le jeu israélien

Israël qui joue un rôle important dans la campagne islamophobe en Europe est soupçonné de vouloir exploiter cet évènement pour attiser encore plus ce sentiment de haine contre les Musulmans de France.

Tout au long de cet évènement, Israël n’a cessé de dénoncer une "tentative de la part des forces du mal qu'incarne l'islamisme radical de répandre la peur et la terreur en Occident".

Samedi soir, Netanyahu a néanmoins profité de l'occasion pour inviter les juifs de France et d'Europe à se rendre en Israël.
"A tous les juifs de France, tous les juifs d'Europe, je vous dis: Israël n'est pas seulement le lieu vers lequel vous vous tournez pour prier, l'Etat d'Israël est votre foyer", a-t-il dit dans une allocution télévisée sur la prise d'otages meurtrière survenue vendredi dans un supermarché casher à Paris.

 

Le CRIF donne ses consignes au locataire de l’Élysée

Ce dimanche, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman et d’autres représentants de la communauté juive se sont rendus à l’Elysée.  

"Il nous a été dit que toutes les écoles, toutes les synagogues seraient protégées, si nécessaire, au-delà de la police, par l'armée", a déclaré Cukierman sur le perron du palais présidentiel.

Avant d’être reçu, il a pris brièvement la parole dans la cour de l’Élysée pour réclamer des mesures "fortes parce que nous sommes dans une situation qui est une situation de guerre".

Un geste significatif alors que la communauté juive a été visée lors de l’attaque du magasin casher de la porte de Vincennes, où quatre personnes ont été tuées vendredi, deux jours après l’attentat contre Charlie Hebdo.

Pour Roger Cukierman, "il est intolérable que sur les réseaux sociaux, il y ait eu un hashtag disant « je suis Kouachi », cet assassin, et que ce hashtag ait eu 18 000 tweets".
"C’est de l’apologie de meurtre et ça relève du pénal", a dénoncé le président du Crif, estimant que les réseaux sociaux doivent apprendre "à ne pas contribuer à la haine".

"Il faut aussi travailler sur les réseaux (télévisés) satellites qui diffusent la haine des juifs sur des réseaux arabes, il faut aussi que les prisons cessent d’être des lieux de formation de jihadistes", a-t-il enchaîné.

Et "Il faut que tous ceux qui sont supposés être des jihadistes sur le territoire national fassent l’objet de mesures préventives, peut-être de détention provisoire, peut-être avec des bracelets électroniques", a encore estimé le président du Crif.
Relayant cette information a partir du site « Courrier picard », le site Egalite et Réconciliation l’intitule : «  le CRIF donne ses consignes au locataire de l’Élysée ».

Constat incontournable: lorsque Charlie Hebdo disséminait sa haine contre les Musulmans, le Crif n'était pas du tout lésé!

Provocation obscène

La participation de responsables israéliens à la marche républicaine  de dimanche a été qualifiée de « provocation obscène » de la part de l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS).

« Nous apprenons par les médias israéliens que pourraient prendre place au premier rang de la manifestation républicaine de dimanche à Paris Avigdor Lieberman, Naftali Bennett ou Benjamin Netanyahou. Lieberman qui avait naguère implicitement appelé à utiliser la bombe atomique sur Gaza. Bennett qui s’est vanté d’avoir tué beaucoup d’Arabes. Netanyahou, le bourreau de Gaza ».

Estimant qu’il s’agit là grossière et inacceptable tentative de récupération de la part de dirigeants israéliens qui n’ont de cesse d’alimenter la prétendue « guerre des civilisations », l’AFPS a dénoncé « un dévoiement insupportable de sursaut citoyen qui remettrait en cause la nature même de cette manifestation républicaine ».

 « Nous demandons à nos gouvernants de ne pas accepter leur présence qui reviendrait à les blanchir, alors que leur place est sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale », a réclamé l’Association qui milite pour la cause du peuple palestinien.