16-05-2024 11:10 PM Jerusalem Timing

Iran: poursuites contre un quotidien ayant insulté le roi d’Arabie

Iran: poursuites contre un quotidien ayant insulté le roi d’Arabie

Le roi saoudien est considéré comme l’un des ennemis les plus hostiles au peuple iranien, dont les mains sont souillées du sang de dizaines de milliers d’innocents en Syrie, en Irak, à Bahreïn, au Yémen

Un quotidien conservateur iranien va être traduit devant un tribunal pour avoir insulté le roi Abdallah d'Arabie dans un récent article, a rapporté lundi l'agence officielle Irna.
   
Le journal Vatan-e Emrooz est accusé d'avoir agi contre les intérêts nationaux en publiant le 6 janvier un article sur l'hospitalisation du roi d'Arabie dont le titre, "L'annonce de sa mort" (Khabar-e Margesh, en persan), est une expression qui peut être interprétée comme une insulte.
   
L'article, publié en Une, évoquait aussi "les signes d'effondrement de l'Arabie saoudite", "la mort d'Abdallah et le pétrole à 200 dollars", "la crise de la succession d'Abdallah" ou "Le wahhabisme (version rigoriste de l'islam appliquée dans le royaume) égale terrorisme".
   
L'hospitalisation le 31 décembre du souverain saoudien, qui souffre d'une pneumonie, est largement couverte par la presse iranienne qui spécule sur l'avenir de la gestion du royaume, puissance pétrolière mondiale et acteur-clé dans la politique au Moyen-Orient.
   
La monarchie sunnite et la République islamique chiite ont opéré ces derniers mois un timide rapprochement après plusieurs années de tensions. Ryad accuse notamment Téhéran d'ingérence dans le conflit syrien, à Bahreïn et au Yémen, et Téhéran dénonce le soutien saoudien à la rébellion syrienne. Ces dernières semaines, certains responsables iraniens ont également dénoncé le refus de Ryad d'enrayer la chute des prix du brut, qui affecte les revenus pétroliers de Téhéran.  
   
Le rédacteur en chef de Vatan Emrooz, Reza Shakibayi, cité par l'agence Mehr, s'est défendu lundi en estimant que l'expression était "familière dans notre culture".
   
Dans une lettre à l'organisme de régulation de la presse, il affirme notamment que l'expression "a été utilisée concernant l'un des ennemis les plus hostiles au peuple iranien, dont les mains sont souillées du sang de dizaines de milliers d'innocents en Syrie, en Irak, à Bahreïn, au Yémen".