Par le patron du premier quotidien espagnol, El Pais.
Le patron du premier quotidien espagnol, El Pais, a accusé mercredi des autorités catholiques locales de nourrir le fondamentalisme en refusant de reconnaître que la cathédrale de Cordoue a aussi été une des plus grandes mosquées de l'Islam.
L'évêché de Cordoue, propriétaire de cette cathédrale construite au cœur de la mosquée après la reconquête chrétienne de cette ville d'Andalousie, dans le sud de l'Espagne, refuse actuellement toute mention de l'origine musulmane du bâtiment longtemps connu comme la mosquée-cathédrale.
"C'est offenser sans nécessité les sentiments des musulmans que de cesser d'appeler la mosquée ", a déclaré le président d'El Pais, Juan Luis Cebrian, lors d'une cérémonie d'hommage aux journalistes de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo tués le 7 janvier à Paris par des fondamentalistes musulmans.
"Ce sont des attitudes comme celles-là qui alimentent la politique de la haine, de l'intolérance et du fondamentalisme", a ajouté le patron du premier tirage d'Espagne.
"Il est important d'exiger la tolérance, de l'exiger à Cordoue et d'exiger qu'il n'y ait plus de fondamentalismes religieux", a déclaré M. Cebrian en s'adressant au gouvernement et à la hiérarchie catholique.
Du 8e au 15 siècle, une partie de l'Espagne, El Andalous, a vécu sous la domination musulmane. Cordoue est restée dans l'histoire comme un symbole de la cohabitation pacifique des religions musulmane, chrétienne et juive pendant une période de cette ère musulmane en Espagne.
Le centre historique de Cordoue et sa mosquée sont sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Elle est au cœur d'une polémique, alors que des citoyens qui décrient la gestion actuelle de l'Eglise ont lancé une pétition pour que ce bâtiment devienne un bien public et que son histoire soit respectée.