... Et feraient peser le risque d’un attentat en Turquie en cas de retour selon le ministre des AE.
La meilleure façon pour un malfaiteur d’écarter les doutes sur ses forfaits est de faire en sorte qu’il en est une victime parmi d’autres.
C’est dans cette logique que devraient s’inscrire les propos du ministre turc des affaires étrangères selon lequel jusqu'à « 700 citoyens turcs » ont rejoint en Syrie les rangs des wahhabites takfiristes de la milice Daesh (Etat islamique-EI) et font peser le risque d'un attentat en Turquie en cas de retour au pays.
"Nous estimons qu'il y a 500 à 700 Turcs qui ont rejoint les rangs de l'EI. La principale inquiétude sur les combattants étrangers est la suivante: qu'est ce qui se passera à leur retour chez eux ? Nous partageons cette inquiétude", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, cité jeudi par la presse turque, lors d'un déplacement à Chypre-Nord, rapporte l’AFP.
Ainsi Cavusoglu reprend à son compte les appréhensions des Occidentaux qui ont eux aussi ont des citoyens qui ont rejoint Daesh et craignent par deussus tout leur retour.
Alors que la plupart des miliciens de Daesh, du front al-Nosra et autres sont passés par la Turquie pour entrer en Irak ou en Syrie, le gouvernement turc est souvent accusé par ses alliés occidentaux de ne pas coopérer suffisamment dans la lutte engagée pour le démantèlement des filières jihadistes takfiristes qui passent par son territoire.
Selon lui, son pays avait interdit l'entrée sur son territoire à environ 7.250 personnes soupçonnées de vouloir rejoindre la Syrie et que 1.160 apprentis jihadistes avaient été expulsés. Des chiffres qui ne peuvent être vérifiés d’une source indépendante.
Le chef de la diplomatie turque a une nouvelle fois affirmé que son pays avait adopté des "mesures draconiennes" pour contrôler ses 900 km de frontière avec la Syrie.
"Il est toujours possible d'y trouver un passage", a-t-il toutefois plaidé, rapporte l'AFP.
M. Cavusoglu a également souligné que ses prises de positions fermes contre l'EI, "une organisation terroriste impitoyable qui n'a rien à voir avec l'islam", avaient fait de la Turquie une de ses cibles privilégiées.
"Un pays qui parle comme ça devient bien sûr une cible du terrorisme. Nous devons en conséquence être prudents et prendre les mesures nécessaires", a-t-il souligné.
Sachant qu’Ankara a refusé d'intervenir militairement contre les combattants de Daesh qui assiègent la ville kurde syrienne de Aïn al-Arab (Kobané), à quelques kilomètres de sa frontière.