"On fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire".
La politique de l'ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier dit Charb, a provoqué l'attaque contre l'hebdomadaire dans laquelle M.Charbonnier et onze de ses collègues ont trouvé la mort le 7 janvier, a estimé un fondateur de Charlie Hebdo, Henri Roussel, dans sa chronique hebdomadaire dans le Nouvel Observateur.
"Je vais être désagréable avec Charb. Il était le chef. Quel besoin a-t-il eu d'entraîner l'équipe dans la surenchère?", indique le journaliste âgé de 80 ans qui a quitté Charlie Hebdo en 1992.
Henri Roussel, l'un des premiers rédacteurs de Hara-Kiri et membre de Charlie Hebdo jusqu'en 1975, va plus loin en se remémorant les paroles de Wolinski à l'époque de l'incendie criminel provoqué à la rédaction de Charlie Hebdo. «Je crois que nous sommes des inconscients vulnérables et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C'est tout» aurait dit le dessinateur.
"On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d'années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire", raconte Delfeil en citant l'illustrateur regretté, ajoutant que malgré la mise en garde de son confrère "Charb l'a refait, un an plus tard, en septembre 2012".
Les accusations formulées par M.Roussel ont provoqué l'indignation de Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo.
Selon le quotidien le Monde, M.Malka aurait envoyé un texto à Matthieu Pigasse, l'un des actionnaires du Nouvel Observateur: "Charb n'est pas encore enterré que L'Obs ne trouve rien de mieux à faire que de publier sur lui un papier polémique".
L'attaque contre Charlie Hebdo perpétrée le 7 janvier dernier a marqué le début d’une série d'attentats dans la région parisienne qui ont fait 17 morts, dont trois policiers.
Avec Ria Novosti + Le Figaro