22-11-2024 01:11 PM Jerusalem Timing

La Belgique, foyer d’islamistes radicaux et vivier du "jihad"

La Belgique, foyer d’islamistes radicaux et vivier du

La plupart des jeunes partis de Belgique sur les terrains d’opération syrien ou irakien proviennent de quelques quartiers aux caractéristiques similaires:...

La Belgique, où une vaste opération a été menée contre des jihadistes présumés, est un des pays d'Europe qui compte le plus de volontaires partis combattre en Syrie, avec plusieurs viviers de l'islamisme radical, à Bruxelles et sa banlieue, mais aussi Anvers et Verviers.
   
Selon les autorités judiciaires, la cellule démantelée jeudi se préparait à tuer à court terme des policiers "sur la voie publique et dans les commissariats". Parmi ces jihadistes, "certains revenaient de Syrie".
   
Il n'y a pas de "lien direct" entre cette opération et les attentats de Paris la semaine dernière, a estimé vendredi le Premier ministre français, Manuel Valls.
   
A Verviers, dans l'est du pays, trois hommes très déterminés n'ont pas hésité à tirer à l'arme de guerre sur les policiers qui venaient les intercepter. Deux jihadistes ont été tués, le troisième a été arrêté.
   
Selon les données officielles, quelque 335 Belges sont partis ces dernières années combattre en Syrie: 184 y seraient toujours, 50 sont morts et 101 sont revenus en Belgique. Un nombre proportionnellement très élevé pour un pays de 11 millions d'habitants.
   
La Belgique a été l'un des premiers pays européens à tirer la sonnette d'alarme, début 2013, sur la menace représentée par les jihadistes européens de retour de Syrie et d'Irak. Elle a contribué, avec la France notamment, à renforcer la coopération entre les pays d'Europe, d'Amérique du Nord, du Proche-Orient et d'Afrique du Nord les plus concernés par le phénomène.
   
La Belgique s'est longtemps considérée comme relativement à l'abri d'actions sur son sol, le pays étant plutôt utilisé comme base arrière par les groupements radicaux.
   
 
Arsenal renforcé
 
   
Les premiers coups de semonce sont apparus au milieu des années 1990, lorsque le Groupe islamique armé (GIA) algérien a menacé le royaume de représailles après le démantèlement d'une de ses cellules à Bruxelles.
   
Mais la véritable prise de conscience est survenue après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Il est apparu que les assassins du commandant Massoud, chef de la lutte contre les talibans en Afghanistan, disposaient de faux passeports belges et de soutiens logistiques en Belgique.
   
Deux jours après les attaques contre les tours jumelles, la police belge avait arrêté le Tunisien Nizar Trabelsi. Cet ancien footballeur professionnel membre d'Al-Qaïda projetait un attentat-suicide au camion piégé contre une base militaire belge où des soldats américains sont chargés, selon les spécialistes, de garder des missiles nucléaires.
   
Depuis lors, la Belgique a durci sa législation antiterroriste, sécurisé ses passeports et multiplié les démantèlement de réseaux. Fin 2008, un coup de filet avait été mené à la veille d'un sommet européen à Bruxelles, qui avait failli être annulé.
   
Plus récemment, l'émergence à Anvers (nord) du groupuscule Sharia4Belgium a montré que la menace contre le pays se précisait.
   
Mené par un leader charismatique, Fouad Belkacem, ce groupe de quelques dizaines de membres s'est spécialisé dans l'envoi de volontaires pour la Syrie.

Mais il a aussi menacé d'attaquer des lieux symboliques, comme le palais royal, et réclamé l'instauration d'un "Etat islamique" en Belgique. Quarante-six membres connaîtront mi-février le verdict du tribunal correctionnel d'Anvers, où ils sont jugés depuis l'automne pour terrorisme.
 

Quartiers paupérisés
   
Les autorités n'ont toutefois pas réussi à empêcher l'attentat commis par un Français revenu de Syrie, Mehdi Nemmouche, contre le Musée juif de Bruxelles, qui avait fait quatre morts en mai dernier.

La plupart des jeunes partis de Belgique sur les terrains d'opération syrien ou irakien proviennent de quelques quartiers aux caractéristiques similaires: les zones paupérisées et à forte population d'origine immigrée d'Anvers et de Bruxelles, ou encore de Vilvorde, qui ne s'est jamais vraiment relevée de la fermeture de son usine Renault en 1997 et d'où sont partis 28 jeunes.
   
Verviers, épicentre de l'opération de jeudi, est un autre bastion du radicalisme: l'ancienne "capitale mondiale de la laine", 55.000 habitants, est devenue l'une des villes les plus pauvres du pays. Lieu de passage, proche de l'Allemagne, quelque 15% de sa population est d'origine étrangère. Elle compte notamment des communautés tchétchènes et somaliennes, dont certains membres proches des shebab, selon la presse belge.