Les manifestants ont saccagé le Centre culturel français (CCF) et trois églises saccagées dans cette agglomération proche du nord du Niger.
Un nouveau rassemblement contre la publication d'une caricature de Mahomet à la Une de Charlie Hebdo s'est déroulé samedi au Niger, amenant la police à tirer des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, a annoncé l'AFP.
Selon l'agence, un millier de jeunes se sont réunis près de la grande mosquée dans la capitale du pays, Niamey. Des manifestants ont jeté des pierres sur les policiers et brûlé de vieux pneus, ce qui a provoqué l'intervention des forces de l'ordre.
La mosquée avait été encerclée par quelques dizaines de policiers anti-émeute munis de casques et de boucliers, qui ont tenté de les disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.
Des cris tels que "A bas la France", "A bas les tricolores français" ou encore "A bas Charlie Hebdo" étaient scandés par les protestataires, dont certains hurlaient également "Allah Akbar" (Dieu est grand).
Plusieurs manifestants ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre, dont deux 4X4 ont été brûlés. Des pneus en flamme ont aussi été jetés dans un commissariat à proximité de la grande mosquée, a constaté l'AFP.
"On va tout casser. Nous protégeons notre prophète. Nous allons le défendre même au péril de notre sang", a déclaré un manifestant, une grosse pierre à la main, mais dont le visage n'était pas recouvert d'un mouchoir ou d'un masque pour lutter contre les gaz lacrymogènes, contrairement à de nombreux autres.
Le rassemblement de Niamey est la deuxième manifestation contre les caricatures de Charlie Hebdo tenue au Niger ces 24 dernières heures. Vendredi, au moins quatre personnes ont été tuées et une cinquantaine d'autres blessées à Zinder lors du rassemblement de protestation contre la publication d'une caricature de Mahomet à la Une du journal satirique français.
Les manifestants ont saccagé le Centre culturel français (CCF) et mis le feu à la cafétéria, à la médiathèque et aux locaux administratifs de l'établissement et trois églises saccagées dans cette agglomération proche du nord du Nigeria.
Selon Kaoumi Bawa, directeurs du CCF, une cinquantaine de personnes ont cassé la porte d'entrée du centre, mis le feu à la cafétéria, à la médiathèque et à des locaux administratifs et ce, malgré des tirs de sommation de deux policiers présents.
Peu après les attentats terroristes du début de janvier à Paris, l'Office européen de police (Europol) a émis un avis sur le risque de nouveaux attentats en Europe. Selon Europol, la Belgique, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne sont les pays les plus visés.