Moscou a perdu entre 11 et 13 milliards de dollars après la suspension de sa coopération militaire avec Téhéran.
Les ministres iranien et russe de la défense ont convenu de résoudre le problème des livraisons des missiles S-300 à la Russie.
Hussein Dehghan et Sergei Shoigu ont signé ce mardi à Téhéran un accord de coopération militaire et défensive.
La décision d'annuler la livraison de missiles sol-air russes S-300 à l'Iran a été adoptée par Moscou sous la pression de l'Occident, avait dit en novembre l'ambassadeur iranien en Russie Mehdi Sanai.
En 2007, Moscou et Téhéran ont conclu un contrat engageant la Russie à fournir cinq batteries de missiles anti-aériens S-300 pour un montant d'environ 800 millions de dollars.
Cependant, l'exécution du contrat a été suspendue en septembre 2010 par le président russe de l'époque Dmitri Medvedev en application de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'Onu, qui interdisait de fournir des armements offensifs à Téhéran.
Selon le Centre russe d'analyse de commerce mondial d'armes (TsAMTO), les pertes causées à Moscou par la réduction de la coopération militaire et technique avec l'Iran se chiffrent entre 11 et 13 milliards de dollars.
L'Iran et la Russie ont également signé mardi un protocole d'accord pour renforcer leur "coopération militaire bilatérale en raison des intérêts communs" aux deux pays.
Cet accord, signé par M. Choïgou et son homologue iranien vise à renforcer "la coopération pour le maintien de la paix, assurer la sécurité et la stabilité régionale et internationale et lutter contre le séparatisme et l'extrémisme", selon le site officiel du ministère iranien de la Défense.
Les deux pays vont également coopérer pour "l'entraînement militaire et l'organisation de manoeuvres communes".
"Nous espérons que la signature de ce protocole d'accord permettra de développer la coopération militaire entre la Russie et l'Iran (...) qui joue un rôle clé pour assurer la sécurité dans la région", a déclaré M. Choïgou, le plus haut responsable militaire russe à se rendre en Iran depuis 2002 selon les médias iraniens.
Le général Dehghan a pour sa part déclaré à la télévision d'Etat que les deux pays avaient "une analyse commune sur la macropolitique des Etats-Unis, son ingérence dans les affaires régionales et internationales et la nécessité de coopérer dans la lutte contre l'ingérence des forces étrangères à la région".
Avec Irib + Ria Novosti + AFP