Elle n’a pas trouvé de quantités importantes dans son large.
Total devrait abandonner ses travaux de prospection de gaz et de pétrole au large de Chypre car la compagnie pétrolière française n'a pas trouvé de cible importante pour entreprendre des forages d'essai, a déclaré mercredi le ministre chypriote de l'Energie, George Lakkotrypis.
Total "n'a pas trouvé de structure ou cible géologique pour poursuivre ses obligations", a dit le ministre à la radio publique chypriote. "Une décision définitive sera prise la semaine prochaine, en raison d'obligations contractuelles", a-t-il ajouté.
Selon le ministre, la décision de Total de réduire ses pertes est motivée par des considérations de "viabilité commerciale" et non par les tentatives d'Ankara d'empêcher l'exploration d'hydrocarbures au large de l'île, dont le tiers nord est occupé par la Turquie.
La Turquie s'oppose à l'exploitation de gisements gaziers ou pétroliers par le gouvernement chypriote-grec de la République de Chypre avant tout accord de paix, réclamant que les Chypriotes-turcs bénéficient des retombées de ces richesses.
Ankara avait envoyé un bateau en octobre pour sonder les fonds marins dans la zone économique exclusive (ZEE) de la République de Chypre au sud-est de l'île, près d'un secteur où Nicosie a autorisé le consortium italo-coréen Eni-Kogas à mener des explorations.
Nicosie avait alors suspendu les négociations de paix relancées huit mois plus tôt sous l'égide de l'ONU.
Eni-Kogas, qui a identifié six gisements potentiels dans son secteur, n'a pas trouvé de quantités importantes de gaz au cours des forages de prospection préliminaire et devait poursuivre ses travaux d'exploration, avait annoncé le ministre de l'Energie chypriote il y a un mois.
Chypre ambitionne de devenir une plate-forme gazière régionale depuis la découverte en 2011 par la compagnie américaine Noble de gaz dans le champ Aphrodite, au sud-est de l'île méditerranéenne.
Selon les estimations, les réserves de ce champ atteindraient entre 100 et 170 milliards de m3 de gaz.
Chypre envisage de construire une usine de gaz naturel liquéfié à Vassiliko, près de la ville côtière de Limassol (sud), qui lui permettrait d'exporter par mer vers l'Asie et l'Europe.
Le gouvernement a confié à Noble et ses deux partenaires israéliens Delek et Avner, ainsi qu'à Total, les études de faisabilité pour une telle usine.
Mais il semble à présent que les réserves ne soient pas suffisantes pour un tel projet.
Chypre espère pouvoir exporter son gaz, et peut-être du pétrole, à partir de 2022.