Les autorités yéménites sont dénoncées pour leur "corruption".
Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi et le groupe d’opposition Ansaruallah (Houthis) ont conclu mercredi un accord de sortie de crise.
Selon le texte, publié par l'agence de presse officielle Saba, le président et les Houthis se sont mis d'accord pour "normaliser" la situation à Sanaa où au moins 35 personnes sont mortes et 94 ont été blessées entre lundi et mardi.
Le texte appelle aussi les employés à reprendre le travail, et les écoles à rouvrir.
Le groupe Ansaruallah s’est engagé à quitter le palais présidentiel, où ses hommes armés étaient entrés mardi et à libérer le directeur de cabinet de M. Hadi, Ahmed Awad ben Moubarak, enlevé samedi.
En échange, le projet de Constitution auquel ils sont opposés, pourra être amendé et les Houthis ainsi que "le mouvement sudiste pacifique, et toutes les autres factions politiques privées de représentation équitable dans les institutions de l'Etat auront le droit d'être nommés dans ces institutions".
Ces mesures doivent être mises en place "immédiatement".
Le jeune chef d’Ansaruallah, Abdel Malek al-Houthi, était sorti du silence pour fustiger, dans un discours télévisé mardi soir, les autorités, dénoncées pour leur "corruption".
M. Houthi leur a également reproché de ne pas avoir associé suffisamment son mouvement à la rédaction du projet de Constitution, qui prévoit un Etat fédéral composé de six régions.
Les Houthis estiment que ce projet démantèlerait le Yémen et priverait le nord d'un accès à la mer, l'une des priorités d'Ansaruallah.
"Les Houthis veulent diriger, mais pas gouverner. Ils sont prêts pour cela à laisser Hadi comme président, mais ils exigent qu'il soit, tout comme le gouvernement, totalement à l'écoute de leurs demandes", a estimé Ibrahim Sharquieh, expert au Brookings Institute à Doha. "C'est sur cette base qu'ils vont ou non continuer avec Hadi".
Avec AFP