Malgré tous les actes de sabotage et les tracasseries administratives, les militants sont déterminés à regagner Gaza.
En Grèce, la flottille de bateaux réunie par des militants pro-palestiniens désireux de briser l'embargo israélien imposé depuis cinq ans contre Gaza, multiplie avaries techniques et tracasseries administratives, que ses organisateurs attribuent à des actes de "sabotage" d' « Israël ».
Un bateau irlandais prévu dans cette flottille internationale de 22 navires a subi des dommages au niveau de l'arbre d'hélice lors d'une sortie d'essai en mer lundi soir, avarie attribuée jeudi par le comité irlandais parrainant le navire à un acte de sabotage, dont « Israël » est le principal suspect.
Equipages et activistes confondus, 25 Irlandais et Nord-irlandais devaient embarquer à bord du Saoirse ("liberté" en gaélique) qui mouillait dans le port turc de Göcek, dans le cadre de la préparation de l'opération internationale "Flottille vers Gaza" visant à livrer de l'aide humanitaire à l'enclave palestinienne.
"Israël est le seul susceptible d'avoir conduit cette opération et le gouvernement irlandais et les autorités d'Irlande du Nord doivent insister pour que les auteurs de cet acte de terrorisme soient traduits devant la justice" a dénoncé Fintan Lane, chef du comité d'organisation.
Ce sabotage survient après l'annonce lundi, de la perte de l'hélice du Juliano, un bateau grec qui transporte des activistes grecs, suédois et norvégiens.
En outre, les tracasseries administratives s'accumulent. Un des bateaux français n'est pas immatriculé au nom du propriétaire, un bateau américain n'aurait pas de certificat de navigabilité, un troisième n'a pas pu être livré en fuel jeudi matin.
La frustration et la colère montent chez les militants, qui rongent leur frein à Athènes où ils sont pour la plupart arrivés en début de semaine.
"Devinez quoi? Le Mossad (services secrets israéliens) est derrière tout ça bien sûr. Vous ne pensez tout de même pas que ces attaques sont faites par des amateurs", lance un militant, qui préfère garder l'anonymat.
Les équipiers du bateau américain "Audacity of Hope" accusés par Israël d'héberger des activistes violents et de transporter des produits chimiques dangereux ont tenu une conférence de presse jeudi au bateau pour montrer qu'ils "n'ont rien de sulfureux".
Ses passagers attendent depuis plusieurs jours dans l'espoir de transporter 3.000 lettres de soutien aux habitants de Gaza.
Ils disent que le bateau fait l'objet d'une plainte déposée par un cabinet d'avocat israélien. "Nous soupçonnons fortement Israël d'imposer des pressions économiques sur la Grèce" a indiqué Ann Wright, organisateur du bateau selon lequel avec la crise économique actuelle en Grèce, "Israël se retrouve en position de force".
"Israël est l'un des deux principaux partenaires commerciaux de la Grèce", fait valoir le colonel américain à la retraite et ancien diplomate.
Côté français, on garde le moral. "On parle d'échec de la mission. Laissez moi vous assurer que nous allons partir, que nous ayons les permis officiels ou non", dit la militante française Claude Leostic.
"Il est temps de nous mettre une date limite. Nous attendrons que le bateau grec soit réparé et nous partirons, tous ensemble, quoi qu'il arrive". "Il devrait être réparé d'ici samedi soir".