Le plan américain d’entraîner des rebelles pour combattre Daesh est "chimérique".

«A chaque fois que l’armée syrienne avance, les chasseurs israéliens procèdent à des raids pour affaiblir l’armée», a expliqué le président syrien dans une interview avec le magazine américain Foreign Affairs.

Bachar Assad a précisé que : «Le régime sioniste protège les terroristes, et joue pratiquement le rôle de la force aérienne d’Al-Qaïda», en allusion aux rebelles takfiristes de Daesh et du Front Nosra.

Interrogé sur le bilan de l’armée syrienne, M.Assad a dit: « A chaque fois que l’armée arabe syrienne voulait entrer dans une zone donnée, elle réussissait à le faire, mais elle ne peut pas se trouver à chaque kilomètre des territoires syriens ».

Et d’ajouter : «durant ces deux dernières années, nous avons enregistré des avancées. Si vous me demandez si «tout va bien» ?  Je vous répondrai que toutes les guerres sont mauvaises, car elles se soldent par des pertes et des destructions ».

«La question primordiale est toutefois de savoir quel acquis a eu cette guerre ?», a poursuivi le président syrien, en concluant : «le peuple syrien a rejeté les terroristes et manifesté son appui accru à son gouvernement et à son armée...Les Syriens appuient l’Etat en tant que représentant de l’unité syrienne ».

Scepticisme sur la représentativité des opposants

Il a par ailleurs affiché son scepticisme sur la représentativité des opposants qui doivent participer à partir de lundi à une réunion à Moscou avec le pouvoir.

"Avec qui négocie-t-on?" a demandé M. Assad. "Nous, nous avons des institutions, une armée (...) mais les gens que nous allons rencontrer, que représentent-ils?".

Le pouvoir a toujours répété que l'opposition en exil ne représentait pas les Syriens de l'intérieur, l'accusant d'être une "marionnette" aux mains de Doha, Ryad et Washington. Même les rebelles ont à plusieurs reprises déclaré que l’opposition ne les représentait pas.

Opération cosmétique

A propos d’une possible coopération plus grande entre la Syrie et les Etats-Unis, le président Assad a répondu que cette probabilité existe toujours, étant donné que la Syrie avait réclamé une coopération internationale pour la lutte antiterroriste depuis trente ans, mais cette probabilité a besoin d’une volonté.

« La question qui se pose est ce que les Etats-Unis ont –ils la volonté de combattre le terrorisme sur le terrain ? Jusqu’ici pas de chose tangible en dépit des attaques contre « Daesh » au nord de la Syrie, mais ce sont des simples opérations cosmétiques… Dès le début de ces attaques, Daesh ne cesse d’avancer sur le territoire syrien et irakien », a précisé le président al-Assad.

"Ce que nous avons vu jusqu'à présent c'est de la poudre aux yeux, rien de réel. Les Etats-Unis ont-ils exercé une quelconque pression pour que la Turquie cesse son soutien à Al-Qaïda? non", a-t-il dit.

Daech ne pourra persister toute cette période sans la fourniture des armes et des fonds par les Turcs, demandant aux Etats-Unis d’exercer des pressions sur la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar pour arrêter le soutien des groupes armés.

Le président Assad a à ce propos indiqué que la Syrie est disposée à coopérer avec tout Etat sérieux dans la lutte contre le terrorisme.

Plan américain "chimérique"

Le président syrien Bachar a en outre affirmé que le plan américain d'entraîner des rebelles pour combattre Daesh était "chimérique", estimant qu'ils rejoindraient à terme les rangs des takfiristes.

"La majorité de ces 5.000 (combattants) venus de l'extérieur fera défection et rejoindra Daesh et les autres groupes. Il s'agit d'une idée chimérique", a-t-il dit.

"Ils seront combattus comme toutes les autres milices illégales combattant l'armée syrienne", a-t-il dit.

 

Avec SANA et AFP