Il cherche une autorisation spéciale
Assad et son armée de défense ont été honteusement qualifiés de criminels dès 2011 par les journalistes aux ordres, les puissances de l’OTAN, l’EU, la commission d’enquête sur la Syrie de l’ONU; alors qu’ils défendent, au prix de sacrifices et de pertes énormes, leur pays agressé par les groupes terroristes wahhabites soutenus par la France, les Etats-Unis et les monarchies du Golfe [SC]
L’armée arabe syrienne serait proche d’encercler complètement les miliciens qui ont occupé la ville du nord d’Alep depuis qu’ils ont envahi la Syrie à partir des territoires de l’OTAN en 2012. Une fois que l’encerclement sera complet, les analystes estiment que le la ville sera finalement libérée, dans un processus similaire à la reprise de Homs, plus au sud.
Le désespoir des miliciens face à cette phase finale de la bataille d’Alep se révèle au travers des tentatives de leurs sponsors occidentaux pour négocier un cessez-le feu et organiser une «aide» pour les atteindre.
Des tentatives similaires ont été faites en vain pendant les dernières phases de la bataille de Homs à la mi-2014 – la ville de Homs ayant été l’épicentre de l’activité terroriste à partir de 2011, est maintenant sous le contrôle du gouvernement syrien. De petites poches de miliciens ont été isolées au sein de Homs, permettant ainsi de rétablir l’ordre dans la majorité de la ville et de la région environnante.
Alors que le gouvernement syrien retrouve systématiquement le contrôle de la nation jusque-là contrôlée en partie par des terroristes soutenus par l’Occident qui inonde le pays par des torrents d’argent, d’armes et d’équipements, le désespoir des Occidentaux au regard de leurs intérêts a visiblement augmenté.
Le journal The Guardian, un des leaders parmi les nombreux médias propagandistes qui déforment le récit du conflit depuis ses débuts en 2011, tente maintenant de former un récit de la situation en affirmant que seul l’OTAN pourra garantir la sécurité en établissant une « no-fly zone » sur Alep qui permettra d’aider les « rebelles modérés » à repousser les forces gouvernementales syriennes, et repousser les forces de « l’Etat islamique (EI) » .
Dans un article intitulé «les rebelles syriens se préparent à défendre Alep ruiné alors que les troupes et les milices sont en passe de s’affronter », The Guardian déclare :
« Depuis, les gains supplémentaires du régime ont été âprement disputés, la plupart des percées ont été repoussées par les combattants rebelles et les habitants, tous deux encore sous le choc de la diminution de leurs forces dans la guerre avec l’EI. Pendant ce temps, l’EI rôdait à plus de 30 kilomètres, narguant le Front islamique avec une station de radio, qui joue régulièrement des chants islamiques insultant les membres du groupe ».
« Il s’agissait de pertes stratégiques pour nous », a déclaré le commandant d’Alep suite aux gains effectués par l’EI. « Et même [encore] maintenant les Etatsuniens doutent de notre engagement à les combattre ? Lorsque [les Etats-Unis] sont revenus en Syrie, nous pensions que le moins qu’ils pouvaient faire était de neutraliser la flotte aérienne d’Assad. Mais elle a bombardé la ville plus qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant, et cela avant l’arrivée des Etatsuniens. Bien sûr, nous pensons qu’ils ont un accord avec le régime. C’est évident ».
Bien sûr, la réalité est toute autre : les États-Unis ont simplement utilisé l’EI comme prétexte pour violer l’espace aérien syrien, l’étape suivante étant d’établir des zones interdites de survol (« no-fly zone ») qui ont en fait été prévues de longue date, pour contrecarrer l’armée arabe syrienne. Tout comme en Libye, la no-fly zone permettrait tout simplement de donner le reste de la Syrie à l’EI (et à d’autres entités affiliés à Al-Qaïda) – qui est clairement la force milicienne la plus engagée dans la lutte contre le gouvernement syrien, et clairement les bénéficiaires de la grande majorité du matériel de soutien fourni par l’OTAN et leurs partenaires régionaux, notamment l’Arabie Saoudite, le Qatar et Israël.
Il convient de noter que, tandis que The Guardian affirme que les miliciens restants encerclés à Alep s’opposent à l’EI, le même article admet que ces mêmes miliciens en coordination avec le Département d’Etat US sont en lien avec l’organisation terroriste étrangère, Al Nosra.
The Guardian admet ainsi :
« La lutte pour Zahraa, une des rares enclaves chiites dans le nord de la Syrie, est dirigée par l’organisation Jabhat al-Nusra (front al-Nosra) affiliée à Al-Qaïda, avec qui le Front islamique a une entente, mais aucune alliance formelle. Après avoir tenu difficilement ce territoire pendant une grande partie de l’année écoulée, al-Nosra a récemment saisi de grandes parties de territoire près de la frontière turque, se réaffirmant comme une force déterminante au détriment des groupes non-djihadistes. L’évolution rapide de la situation sur le terrain oblige à de nouveaux arrangements avec le Front islamique, qui déclare qu’il a attendu en vain l’aide promise par les pays arabes mais qui n’a jamais été livrée ».
Ces mêmes forces de l’EI qui sont présumées être opposées aux «rebelles modérés» ont vu des milliers de soi-disant «modérés» faire défection pour rejoindre récemment leurs rangs apportant avec eux de grosses sommes d’argent et des armes fournies par l’Occident. Cet Al Qaïda – à la fois le Nosra et l’EI – semble prospérer le long de la frontière turque indiquant que le soutien de l’OTAN ne va pas uniquement aux « rebelles modérés », mais va aussi intentionnellement à Al-Qaïda, ou à des groupes modérés dont l’OTAN sait, qu’ils collaborent avec, ou vont se joindre prochainement à Al-Qaïda.
Avec la menace des propres groupes qu’il a créés – perpétués jusqu’à ce jour et prospérant le long des frontières de l’OTAN, cherchant refuge sur le territoire de l’OTAN et recevant en toute impunité un approvisionnement ininterrompu provenant des territoires de l’OTAN – l’Occident cherche à influencer les opinions publiques en instrumentalisant la crainte de propagation de l’EI et en faisant accepter au monde, une plus grande intervention militaire directe, jusqu’à la création de zones de survol interdites, et peut-être de politiques plus agressives, y compris la constitution de «zones de sécurité » dans lequel l’EI pourrait organiser des opérations militaires de plus grande envergure et plus efficaces à l’intérieur de la Syrie.
Comme exposé en 2007 par Seymour Hersh, journaliste qui a gagné à deux reprises le Prix Pulitzer, dans son article du New Yorker intitulé “The Redirection”, l’Occident a conspiré pour former et disséminer dans le monde arabe des terroristes mercenaires affiliés à Al-Qaïda afin de débuter une guerre (par procuration) contre l’Iran et affaiblir son influence grandissante. Le soutien étatsunien devait transiter par l’Arabie Saoudite de façon à maintenir un semblant de déni plausible et une compartimentation opérationnelle. De toute évidence, ce qui se déroule aujourd’hui en Syrie, est la manifestation in extenso, de l’article méticuleux de neuf pages de Hersh.
Pour lutter contre cette conspiration criminelle, la Syrie et ses alliés doivent assurer que le conflit en cours est une invasion terroriste, et non une «guerre civile» et que toute stratégie formulée pour lutter contre ce fléau du terrorisme doit inclure le gouvernement syrien – manifestement le plus capable d’affronter Al-Qaïda et l’EI depuis 2011.
Ainsi, plus l’Occident et ses alliés régionaux aident ce front terroriste, plus grand sera le soutien en Syrie et sur la scène mondiale pour le combattre – et acculer la politique étrangère occidentale permettant aux Syriens de finalement rétablir l’ordre dans leur nation assiégée.
Tony Cartalucci : écrivain et chercheur en géopolitique basé à Bangkok géopolitique, écrivant en particulier pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook”.
Source : le Blog Sam La Touch