25-11-2024 02:14 AM Jerusalem Timing

Syrie:début à Moscou des discussions entre opposants et représentants du pouvoir

Syrie:début à Moscou des discussions entre opposants et représentants du pouvoir

Ces discussions interviennent alors que l’irruption des takfiristes a modifié la donne en Syrie et poussé les Occidentaux à quasiment cesser de réclamer le départ immédiat du président Bachar al-Assad.

Des opposants syriens et des représentants du pouvoir syrien ont commencé mercredi matin à Moscou des pourparlers visant à renouer le dialogue après presque quatre ans d'une guerre qui a fait 200.000 morts.

Les 32 membres de différents groupes de l'opposition tolérée par Damas et les 6 membres de la délégation officielle menée par l'ambassadeur de Syrie à l'ONU se sont réunis peu après 10H00 (07H00 GMT) dans une résidence de la diplomatie russe, a indiqué un des participants à l'AFP.

Il s'agit des premières discussions entre des membres de l'opposition, notamment des représentants du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND) et des Kurdes, et des responsables du pouvoir depuis l'échec des pourparlers de Genève II en février 2014.

Mais, reconnaît, un des opposants participant aux discussions, les ambitions sont modestes, compte tenu de l'absence de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, soutenue par les Occidentaux et basée à Istanbul.

"Nous sommes venus avec une liste de dix points. Pour éviter de faire la même erreur que l'opposition à Genève II, nous n'allons pas aborder tout de suite la question d'un gouvernement transitoire", a affirmé cet opposant.

Parmi les priorités de l'opposition avancées à Moscou: l'arrêt des bombardements, la libération de prisonniers politiques, "en priorité les femmes et les enfants", des "mécanismes pour l'acheminement de l'aide humanitaire".

"Ces premières discussions ne sont que le début d'un long processus" de paix, a souligné l'opposant qui s'exprime sous couvert de l'anonymat pour ne pas saper les négociations.

Jaafari s’en prend à la Turquie et à l’Arabie Saoudite

La délégation syrienne a demandé au début de la rencontre d’observer une minute de silence en hommage aux âmes des martyrs de la Syrie, civils et militaires.

Le chef de la délégation syrienne, Bachar Jaafari, a souligné la nécessité que cette rencontre ne soit pas un outil de propagande, a rapporté l'agence d'information syrienne Sana.

« La participation de notre délégation à cette réunion confirme les constantes nationales sur le respect de la souveraineté nationale, l’unité des territoires syriens et la considération de l’armée et des forces armées comme le symbole de l’unité nationale et la lutte pour la libération de la totalité du Golan », a estimé Jaafari dans une allocution prononcée au début de la rencontre.

Il a affirmé que le gouvernement syrien a fait, dès le début de la crise, tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens et la Patrie, a rempli ses responsabilités constitutionnelles et promulgué et modifié de nombreuses législations et lois, et permis la formation des Partis dans un cadre garantissant le pluralisme politique.

Il a rappelé aussi que le gouvernement syrien a répondu favorablement à toutes les initiatives arabes et internationales et coopérer d’une façon constructive et transparente à ce sujet.

D’autre part, Jaafari s’en est pris à la Turquie et à l’Arabie Saoudite, soulignant que les aides envoyées par ces deux pays aux terroristes ne sont que des armes et des équipements pour tuer les syriens. « Les camions saisis par le gouvernement turcs le témoignent ainsi que les convois d’armes envoyés par l’Arabie Saoudite au Front Nosra via les frontières avec la Jordanie », a-t-il précisé.

« L’ingérence régionale et internationale sans préalable dans la guerre contre la Syrie a causé une escalade dangereuse en utilisant le terrorisme comme moyen et arme politique, alors que la guerre terroriste menée contre la Syrie a obligé ceux qui dissimulaient l’existence du terrorisme dans la région et en Syrie en particulier à approuver complètement l’existence du terrorisme international, notamment après que ce terrorisme s’est répercuté contre leurs pays et a commencé à menacer directement leurs sociétés », a indiqué Jaafari.

Après une première session de discussions dans la matinée, les Syriens doivent rencontrer le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans l'après-midi avant de reprendre leurs pourparlers.

Des discussions entre opposants et responsables syriens sont également prévues jeudi.

L'opposition s'est réunie lundi et mardi pour tenter d'établir une position commune.

Ces discussions interviennent alors que l'irruption des takfiristes a modifié la donne en Syrie et poussé les Occidentaux à quasiment cesser de réclamer le départ immédiat du président Bachar al-Assad.

Dans une interview à la revue Foreign Affairs publiée lundi, le président syrien a apporté son soutien aux rencontres tout en mettant en cause la légitimité de certains participants.

"Ce qui se déroule à Moscou n'est pas une négociation sur une solution (au conflit). Ce sont juste des préparatifs pour une conférence", a déclaré Bachar al-Assad.

"Nous allons parler à tout le monde. Mais il faut demander à chacun (des opposants): Qui représentez-vous?", a-t-il ajouté, fustigeant les "marionnettes du Qatar, de l'Arabie saoudite ou de tout pays occidental".

Selon une source gouvernementale syrienne interrogée la semaine dernière par l'AFP, la délégation de Damas espère que les participants se mettront d'accord sur une feuille de route comprenant: la "lutte contre le terrorisme", des "réconciliations au niveau local" et des discussions sur un "gouvernement d'union nationale".